Variantes anatomiques à connaître avant l’extraction d’une troisième molaire mandibulair
Le fait que l’extraction des dents de sagesse mandibulaire soit désormais une pratique courante peut s’expliquer en partie par les habitudes alimentaires influant sur l’évolution phylogénétique. En effet, la mastication, fonction principale des molaires, est moins sollicitée, en particulier dans les pays occidentaux. L’absence congénitale de la 3e molaire, de plus en plus fréquente, en est la conséquence et ne gêne pas de façon significative la fonction masticatrice. Ces modifications fonctionnelles conduisent avec le temps à un rétrécissement progressif de la largeur de la mandibule [1]. L’éruption d’une dent de sagesse mandibulaire en malposition peut entraîner des accidents et l’extraction de la dent est alors indiquée.
Une hypoesthésie ou paresthésie postopératoire est rapportée dans 9 à 12 %, l’anesthésie totale permanente est heureusement rare, de l’ordre de 0,5 à 1,1 % [2-5]. La localisation anatomique des apex des dents de sagesse mandibulaires et l’étude de leurs rapports avec le canal mandibulaire contenant les structures vasculo-nerveuses alvéolaires inférieures permettent de limiter les risques neurologiques, osseux, traumatiques lors d’une extraction parfois difficile. En complément à l’incidence panoramique, l’imagerie sectionnelle
– tomodensitométrie ou scanner d’abord, puis à présent tomographie volumique à faisceau conique ou cone beam CBCT [6, 7] – permet l’approche radiologique bi- et tridimensionnelle mettant en évidence des variantes anatomiques du nerf alvéolaire inférieur (NAI), parfois non décelables en incidence panoramique.
Rappels anatomiques
À l’émergence du trou ovale, la 3e branche du nerf trijumeau présente deux composantes, principalement sensitive et également motrice. Les deux principales branches sensitives sont le nerf lingual situé en dedans, et le nerf alvéolaire inférieur en dehors ; elles se séparent à hauteur de la face profonde du muscle ptérygoïdien…