Séance des Journées Dentaires Internationales du Québec (JDIQ)
Responsable scientifique : Emmanuelle VIGARIOS
Intervenants : Adel KAUZMAN, Michel El HAKIM
Le carcinome épidermoïde de la cavité buccale est une pathologie morbide et mortelle trop souvent diagnostiquée tardivement. L’amélioration du pronostic de ce cancer reste moindre par rapport à d’autres cancers pourtant plus difficilement décelables (cancer colo-rectal par exemple). Comment les chirurgiens-dentistes peuvent-ils prévenir ou intervenir sur ces lésions et potentiellement sauver la vie du patient ?
Éliminer les facteurs de risque
Les facteurs de risques entraînant l’apparition de lésions potentiellement malignes ou de cancers sont les mêmes : ces facteurs peuvent être intrinsèques ou extrinsèques et sont corrélés avec le facteur temps.
Les facteurs de risques intrinsèques (ou non modifiables par le praticien) sont l’âge et la catégorie socio-économique.
Les facteurs de risques extrinsèques sont ceux sur lesquels le dentiste devra agir, les plus incriminés étant l’alcool et le tabac, mais on peut également noter les rayonnements UV et certains agents viraux (VPH 16 et 18). Quelle est l’influence des ces différents facteurs de risques extrinsèques :
- le tabac : 80 % des patients qui développent des lésions malignes sont des fumeurs (fig. 1). Il existe plus de 300 agents cancérigènes dans le tabac, sans compter les agents irritants. Le tabac sous toute ses formes est cancérigène : chicha, pipe, cigare et tabac à chiquer. Son action dépend de la dose, de la durée, de l’âge du début de consommation, de la susceptibilité personnelle, du type du tabac et de la méthode de fabrication. Lorsqu’un patient, interrogé sur sa consommation de tabac, répond qu’il a arrêté, il est important de savoir quand cet arrêt a eu lieu ;
- l’alcool : de plus en plus d’individus consomment de l’alcool quotidiennement. Ainsi, la flore buccale…