La dimension verticale d’occlusion (DVO) est la hauteur de l’étage inférieur de la face mesurée entre deux repères (par exemple : point sous-nasal et gnathion) lorsque les arcades sont en occlusion d’intercuspidie maximale (OIM) [1].
Dans le passé, il a longtemps été véhiculé que modifier la DVO pouvait être traumatogène pour les composants de l’appareil manducateur [2]. Beaucoup d’auteurs, tel Dawson, ont largement diffusé l’idée que la DVO ne devait pas varier [3]. Puis, d’autres travaux ont montré que l’augmentation de la DVO ne présentait que peu de danger [4]. Les études de Carlsson et Hellsing ont finalement démontré, chez un patient denté, une adaptabilité très importante de l’appareil manducateur à de brusques variations de la DVO [5,6].
Ce thème de la modification de la DVO est donc sujet à des controverses anciennes et parfois persistantes. Pour certains praticiens, c’est aussi un sujet présentant des zones d’ombre ou des aspects trop complexes, si bien qu’ils préfèrent parfois déléguer la prise en charge de certains patients.
Le but de cet article est de clarifier les raisons pouvant conduire à modifier la DVO, d’identifier les situations où cette modification est nécessaire et de présenter les points clés de sa mise en œuvre.
Pourquoi ?
Restaurer l’harmonie du visage
Une altération de la DVO peut avoir des répercussions au niveau de la morphologie du visage et en perturber l’harmonie [7]. En effet, cette altération a un impact sur la position de la mandibule, impliquant des répercussions au niveau des tissus mous et donc sur l’esthétique du patient [8] (fig. 1 à 6). Dans le cas d’une perte de DVO importante, le visage est fréquemment marqué par un déséquilibre dans l’harmonie des différents étages de la face à cause de l’étage inférieur diminué. Les rides et les plis faciaux sont souvent accentués, les lèvres plus minces et des perlèches commissurales peuvent…