La loi du 26 janvier 2016 a autorisé les chirurgiens- dentistes à prescrire les substituts nicotiniques. De plus en plus de praticiens le font [1]. En 2017, seulement 871 praticiens ont prescrit des traitements nicotiniques de substitution (TNS), en 2019, ils étaient 3 529.
Adapter la proposition à la population hospitalière
L’exercice hospitalier diffère grandement de l’exercice en ville, en termes de population prise en charge, mais également dans les CHU en termes de mission, puisque les futurs chirurgiens-dentistes se forment dans les services d’odontologie. Le rôle du chirurgien-dentiste à l’hôpital, plus particulièrement dans les CHU, est donc de former les futurs praticiens, en s’adaptant à une population particulière.
La patientèle hospitalière, et plus particulièrement des services d’odontologie des CHU, diffère de la patientèle des praticiens libéraux. En effet, via les services d’urgences dentaires, la proportion de patients de niveau socio-économique modeste, voire faible, est plus importante que dans les cabinets libéraux. Or, l’incidence du tabagisme dans ces populations défavorisées est plus élevée [2], comme le taux d’échec de l’arrêt du tabac. On retrouve également une proportion plus importante de patients gros fumeurs (supérieur à 25 paquets/année) ou ayant débuté leur consommation tabagique très jeunes (entre 10 et 13 ans).
L’environnement des praticiens désirant proposer la substitution tabagique est plus riche à l’hôpital : la plupart des hôpitaux possèdent une unité d’addictologie, avec des tabacologues pouvant prendre en charge les patients tabagiques. Toutefois, la surcharge chronique des unités d’addictologie allonge les délais de prise en charge, et ceux-ci ne sont pas toujours compatibles avec une prise en charge bucco-dentaire optimale. De plus, la notion même d’addictologie implique une idée de dépendance que tous les patients ne sont pas aptes à reconnaître…