Alors que dans la première partie de cet article, nous avons décrit la chimie et les propriétés des matériaux bien connus libérant des ions [1], tout en nous attardant sur des formulations parfois moins bien connues, nous allons maintenant nous intéresser à d’autres matériaux récemment sortis sur le marché. Chacun d’eux revendique l’appartenance à une nouvelle famille comme celles des « composites bioactifs », des composites « bulk-fill autoadhésifs » ou bien encore des « alkasites ».
Face à toutes ces dénominations, qu’en est-il exactement ? Nous allons essayer de répondre aux questions que ces nouveaux matériaux posent. Comment leur relargage ionique fonctionne-t-il ? Représentent-ils une nouvelle famille de matériaux de restauration ? Sont-ils à proprement parler bioactifs ? Leur prise duale est-elle efficiente ? Qu’en est-il des valeurs d’adhérence développées ?
L’objectif de cette seconde partie sera d’évaluer si ces nouveaux matériaux se positionnent comme de sérieux concurrents aux ciments verres ionomères à haute viscosité (CVI-HV), qui représentent à l’heure actuelle les matériaux à relargage ionique d’usage les plus intéressants, voire – dans un futur plus ou moins proche – comme des alternatives crédibles aux résines composites, dont la mise en œuvre chronophage et rigoureuse n’empêche pas toujours la carie secondaire.
Nous nous pencherons d’abord sur les caractéristiques propres de ces nouveaux matériaux, puis nous discuterons la notion de bioactivité afin d’aboutir à une classification actualisée des matériaux à relargage ionique. Le tableau 1 redonne les légendes nécessaires à la compréhension des schémas.
Les nouveaux matériaux à relargage ionique
Les noms et compositions de ces nouveaux matériaux à relargage ionique sont listés dans le tableau 2. Seuls ceux présentant au moins une publication internationale indexée sur la…