Au sein de la littérature scientifique foisonnante sur la salive, nous retiendrons un papier de Huang et coll. intitulé « Saliva – a new opportunity for fluid biopsy » [13].
Encore récemment, le sang (et, dans une moindre mesure, l’urine) constituait le principal fluide sollicité pour des analyses biologiques. Mais les modalités de prélèvement du sang (personnel habilité, douleur…), et les conditions de transport et de stockage ont conduit à chercher des vecteurs liquidiens sans ces inconvénients. De nombreuses études établirent que d’autres fluides (salive totale, fluide cérébrospinal, liquide pleural…) pouvaient fournir davantage d’informations biologiques que le sang. En effet, de très nombreux marqueurs fiables, révélateurs de l’état physiologique ou pathologique des tissus internes, y circulent. ADN, ARN sous toutes ses formes, glucides, lipides, protéines (plus de 2 000 formes comme enzymes, antigènes, anticorps, hormones, facteurs de croissance, médiateurs, métabolites), vésicules extracellulaires, produits d’origine microbienne, éléments inorganiques, analysés isolément ou associés, à partir du fluide oral, peuvent en dire long sur le fonctionnement des organes. Les spectaculaires développements technologiques de ces dernières années permettent de détecter ces substances à l’échelle nano-moléculaire.
S’ajoute à ces considérations la mise au point de dispositifs médicaux miniaturisés directement utilisables par le praticien, voire dans certains cas par le patient lui-même : les POC (points of care). Une goutte de fluide oral instillée dans un POC peut livrer en quelques instants une information précieuse pour enrichir ou conforter un diagnostic.
Dans d’autres cas, le prélèvement devra être traité dans un laboratoire spécialisé. Au fauteuil dans un contexte strictement bucco-dentaire, ou dans d’autres structures médicales, le fluide oral peut livrer de précieux indices souvent précoces…