Description du microbiote dans les maladies parodontales
Contrairement au reste de la cavité orale, les micro-organismes qui se développent dans le sulcus et adhèrent à la surface radiculaire évoluent dans un environnement moins riche en oxygène et plus protégé des forces de cisaillement que ceux retrouvés au niveau supragingival. Ce microbiote est essentiellement composé de bactéries avec plus de 500 espèces bactériennes différentes, mais aussi de protozoaires (Entamoeba gingivalis et Trichomonas tenax), virus (Herpes Simplex Virus, Epstein Barr Virus, Human Immunodeficiency Virus) et champignons (Candida). Parmi les espèces bactériennes, seules quelques-unes sont dominantes, la majorité étant relativement peu abondantes.
La santé parodontale est associée à une prédominance de cocci et bâtonnets Gram positif comme Actinomyces naeslundi qui, en s’agrégeant avec d’autres espèces bactériennes de la famille des streptocoques, font partie des colonisateurs primaires de la surface radiculaire et vont servir de support au développement du biofilm de la plaque dentaire. Après 2 à 3 semaines d’accumulation de plaque se traduisant cliniquement par l’apparition d’une gingivite, le microbiote parodontal se modifie et la proportion de spirochètes, cocci et bâtonnets Gram négatif augmente.
Au niveau de la lésion parodontale, de profonds remaniements sont observés au niveau du microbiote parodontal avec l’émergence d’autres espèces bactériennes Gram négatif. Si les espèces bactériennes associées à la santé parodontale sont toujours présentes, la triade bactérienne traditionnellement décrite en 1979 comme appartenant au « complexe rouge » de Socranski – Treponema denticola, Porphyromonas gingivalis et Tannerella forsythia – est retrouvée en abondance et domine. Prevotella intermedia, Filifactor alocis, Desulfobulbus sp. HOT 041 et Fretibacterium sp. HOT 360 sont aussi retrouvés en abondance dans les parodontites…