3. L’antibiothérapie prophylactique
Définition
L’antibiothérapie prophylactique, ou antibioprophylaxie, est définie par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) comme l’administration d’un antibiotique dans l’objectif de prévenir le développement d’une infection locale, générale ou à distance. Elle s’utilise donc en l’absence de tout foyer infectieux et consiste en l’administration systémique d’une dose unique d’antibiotique dans l’heure qui précède l’acte invasif. Il importe de réserver une telle prescription aux situations pour lesquelles elle est recommandée (tableau 1).
Ce concept d’antibioprophylaxie s’étend sur une période prolongée chez certains patients considérés comme immunodéprimés (voir mémento 2 sur l’antibiothérapie curative) pour lesquels le sur-risque infectieux serait majoré. Ainsi, chez les patients diabétiques non « équilibrés » ou chez les patients ayant un taux de polynucléaires neutrophiles inférieur à 500/mm3, la Société Française de Chirurgie Orale recommande une prescription antibiotique prophylactique à débuter avant le geste invasif et à poursuivre jusqu’à cicatrisation muqueuse. Chez d’autres patients considérés à sur-risque infectieux, comme ceux traités ou ayant été traités par bisphosphonates dans un cadre oncologique ou ceux dont le site opératoire a été irradié à une dose supérieure à 30 grays, cette même société recommande une prise en charge en milieu hospitalier (même dans un cadre prophylactique).
Champ d’application
Le champ d’application de l’antibiothérapie prophylactique en pratique bucco-dentaire s’est fortement réduit depuis quelques années car :
– il n’existe pas de preuve scientifique formelle en faveur d’un bénéfice de l’antibiothérapie prophylactique dans cette pratique (mais il n’existe pas non plus de preuve de l’absence de bénéfice de cette antibioprophylaxie) ;
– la fréquence des bactériémies…