Méfiez-vous des kératoses idiopathiques !

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°36 - 23 octobre 2019
Information dentaire
Dans la cavité buccale, les lésions kératosiques sont fréquentes. Il existe de nombreuses étiologies dont dépend le risque de transformation maligne ; les kératoses tabagiques ne sont pas les seules à posséder un potentiel de transformation maligne. Face à une kératose d’étiologie indéterminée, on parle volontiers de kératose idiopathique et on tend à banaliser. Or, certaines kératoses idiopathiques possèdent un potentiel de transformation.

Cas 1

Motif de la consultation. Patiente de 31 ans venue consulter après la découverte, lors de soins d’hygiène bucco-dentaire, d’une lésion kératosique sur la face ventrale gauche de la langue.

Histoire de la maladie. La patiente ignorait l’existence de cette lésion.

Interrogatoire. La patiente n’a jamais fumé et ne consomme pas d’alcool. Lors du dernier contrôle gynécologique effectué en janvier 2019, l’examen cytologique réalisé sur l’exocol et l’endocol a mis en évidence la présence de HPV à haut risque oncogénique, autres que les génotypes 16, 18 et 45.

Examen clinique. Il s’agissait d’une lésion unique, constituée par une large plage kératosique sur la face ventrale gauche de la langue, de 30 mm de long et de 12 mm dans sa plus grande largeur. Elle était composée, d’avant en arrière, par une petite plage arrondie et granuleuse, une plage verruqueuse et, les deux tiers postérieurs, par une plage kératosique fine, lisse, homogène et souple.

Examen paraclinique. Le tiers antérieur de la lésion, qui avait un aspect suspect, a été excisé. L’examen histopathologique a montré, sur la région antérieure du fragment, des altérations architecturales et cytologiques à type d’oral intraepithelial neoplasia (OIN) de haut grade, avec présence par endroits d’un carcinome micro-invasif sous forme de quelques petits îlots et de rares cellules indépendantes. Sur la partie moyenne et postérieure, on observait une OIN de haut grade, et une OIN de bas grade sur la partie toute postérieure du fragment qui correspondait à une infime partie de la kératose fine, lisse, homogène et souple. L’OIN est caractérisée par une irrégularité de l’épithélium et par une hyperkératose d’épaisseur variable, avec des foyers un peu verruqueux. Le chorion superficiel était par places le siège d’un infiltrat inflammatoire lymphocytaire modéré. La p16 était négative.

Synthèse. Sur cette lésion…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Nodules linguaux : uniques ou multiples ?

CAS 1 Motif de la consultation Enfant de 9 ans consultant pour avis diagnostique et thérapeutique sur des lésions papulo-nodulaires...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Lésions labiales atypiques

Cas 1 Motif de la consultation Patient de 35 ans, qui a été adressé par son médecin généraliste pour une...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés L’algie gingivale est bien un signe d’alerte à ne pas négliger !

Anamnèse Une patiente de 71 ans est adressée par son médecin généraliste pour une inflammation gingivale diffuse symptomatique. L’entretien médical...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Métastases gingivales : l’examen anatomopathologique est déterminant !

CAS 1 Motif de la consultation Étudiante de 21 ans, venue consulter pour l’apparition d’une lésion de la gencive mandibulaire...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Lésions palatines atypiques

CAS 1 Motif de la consultation Patient de 90 ans adressé par son chirurgien-dentiste traitant pour une lésion palatine d’apparition...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés À propos de douleurs linguales atypiques

Rubrique coordonnée par Guy Princ 1. Au vu de l’anamnèse et de l’examen clinique, quel(s) diagnostic(s) vous semble(nt) le(s) plus probable(s)...