CAS 1
Motif de la consultation
Patient de 66 ans venu consulter pour une tumeur labiale qui intriguait ses petits-enfants.
Histoire de la maladie
- Il y a environ 6 ans, le patient a constaté l’apparition d’une tumeur labiale inférieure siégeant sur la limite demi-muqueuse/muqueuse. Elle a augmenté assez rapidement de volume pour atteindre la taille actuelle. Il y avait toutefois des épisodes de légère augmentation de volume suivis d’une légère diminution.
Interrogatoire
- Dans les antécédents médico-chirurgicaux, on notait une intervention chirurgicale pour un adénome prostatique et la prise de zolpidem.
Examen clinique
- Cette tumeur labiale indolore, hémisphérique, de 1 cm de diamètre, non pulsatile, faisait évoquer en premier lieu un pseudo-kyste salivaire rétentionnel, mais la lésion avait une consistance élastique et non compressible. Lors de l’exérèse, la « paroi » habituelle du pseudo-kyste salivaire rétentionnel n’a pas été retrouvée, mais on avait une tumeur mal individualisée, comportant de nombreuses adhérences fibreuses.
Examens paracliniques
- L’examen anatomopathologique de la pièce d’exérèse, mesurant 1 x 0,8 x 0,7 cm, montrait une prolifération vasculaire disséquant la musculature en profondeur. Elle était constituée de vaisseaux en partie de type capillaire et en partie de phénotype veineux à paroi musculaire lisse soulignée par l’AML (anti-actine muscle lisse). Les cellules endothéliales, sans atypies, exprimaient le CD31 (marqueur des cellules endothéliales) mais non le GLUT1 (la surexpression de GLUT1 est associée à la progression tumorale ou à un mauvais pronostic pour plusieurs carcinomes et le mésothéliome).
Synthèse
Cette tumeur labiale faisait avant tout suspecter un pseudo-kyste salivaire rétentionnel, mais plusieurs éléments faisaient douter de ce diagnostic : la consistance de la tumeur, son épaisseur qui entraînait…