Cas 1
Motif de la consultation
Homme de 52 ans qui a consulté pour une macrochéilite douloureuse de la lèvre supérieure.
Histoire de la maladie
Le patient était porteur d’une maladie de Crohn diagnostiquée dix ans auparavant. Le patient était traité par anti-TNF avec une bonne stabilité de la maladie sur le plan digestif. Il alléguait l’apparition d’une macrochéilite douloureuse et invalidante depuis quelques mois malgré la poursuite des anti-TNF et plusieurs injections intra-lésionnelles de 80 mg de triamcinolone.
Interrogatoire
Il révélait une gêne majeure avec des difficultés à parler et à s’alimenter.
Examen clinique
L’inspection objectivait une macrochéilite de la lèvre supérieure qui apparaissait tuméfiée, infiltrée avec une fissure médiane interne. La lèvre était par place recouverte de croûtes jaunâtres qui signaient une impétigination de la lésion. La palpation montrait un aspect tendu de la lèvre.
Examens paracliniques
Une biopsie de la lèvre a été réalisée à titre systématique. Elle a mis en évidence la présence de plusieurs granulomes épithélioïdes gigantocellulaires sans nécrose caséeuse.
Synthèse
Il s’agissait d’une macrochéilite de Miescher dans le cadre d’une maladie de Crohn. Ce cas illustre la dissociation entre le contrôle digestif et les manifestations extra-intestinales. Les atteintes orales de la maladie de Crohn peuvent persister ou émerger malgré un contrôle optimal des symptômes digestifs, suggérant des mécanismes physiopathologiques locaux distincts. Les options thérapeutiques incluent des corticoïdes intra-lésionnels, des immunomodulateurs topiques ou systémiques, voire une chirurgie pour les cas réfractaires. La résistance des atteintes oro-faciales au traitement anti-TNF pose un défi thérapeutique. Dans notre cas, nous avons finalement opté pour un traitement par inhibiteur de JAK avec une réponse favorable…