Lors d’une luxation des dents permanentes immatures, ce sont les incisives maxillaires qui sont le plus souvent concernées [2]. Ces dents sont entre le stade 7-8 et le stade 9 de Nolla (tableau 1). La pulpe possède une activité cellulaire et une vascularisation intenses, permettant des échanges métaboliques efficaces, et donc un bon pronostic de réparation. L’émail est en revanche moins minéralisé, les tubuli dentinaires sont plus larges, entraînant une diffusion rapide des bactéries de la cavité buccale vers la pulpe. Enfin, le parodonte qui entoure la dent subit des remaniements, avec la formation de l’alvéole et de l’attache épithéliale.
Dans tous les cas, une intervention précoce et la conservation de la vitalité pulpaire doivent être recherchées autant que possible, et plus particulièrement pour la dent permanente immature afin de favoriser une édification radiculaire complète.
Tableau 1. Classification de CM NOLLA (1960) (10 stades à partir de la minéralisation de la dent) | |||
Stade 7 |
Stade 8 |
Stade 9 |
Stade 10 |
|
|||
La 1/2 de la racine est formée / parois radiculaires divergentes |
Les 2/3 de la racine sont formés / parois radiculaires légèrement divergentes |
Longueur de la racine établie, apex ouvert / parois radiculaires parallèles, cylindriques |
Apex édifié / dent mature |
*En général, la dent apparaît sur l’arcade lorsque la racine est au stade 8.
Anamnèse
La gestion de la DPI traumatisée s’inscrit dans le cadre plus général de la prise en charge du traumatisme bucco-dentaire. Elle commence dès l’appel téléphonique. Après avoir écarté l’urgence médicale (perte de connaissance, maux de tête et vomissements, saignements prolongés…), le praticien interroge sur l’âge de l’enfant et les circonstances du traumatisme afin de guider le patient lui-même et l’accompagnant sur la conduite à tenir (exemple : conservation…