Qu’est-ce que la dentine sclérotique ?
Pour rappel, la dentine saine est composée à environ 55 % d’une phase minérale (cristaux d’hydroxyapatite), à 30 % d’une phase organique (collagène principalement) et à 15 % d’eau. Elle présente des tubuli dentinaires dans lesquels sont nichés les prolongements des odontoblastes pulpaires. Les cristaux d’hydroxyapatite sont répartis dans la matrice collagénique entre les tubuli (intertubulaire) et autour des tubuli (péritubulaire ou intratubulaire). Grâce à Nakabayashi en 1982, on sait comment attaquer et se lier à cette dentine saine pour créer une couche hybride, clé du collage dentinaire.
Mais ce n’est pas cette dentine que l’on retrouve dans les LCNC. L’étiologie de ces lésions est multiple (abrasion, érosion, attrition, abfraction…) et complexe. Mais il s’agit toujours d’une agression lente et répétée. De ce fait, la dent a le temps de se défendre et d’éloigner la pulpe de l’agresseur en fabriquant des nouvelles couches de dentine : la dentine tertiaire et la dentine sclérotique.
La dentine sclérotique présente de grandes différences avec la structure classique [4] :
- Les tubuli dentinaires sont partiellement ou totalement oblitérés par une phase cristalline de whitlockite (cristaux acido-résistants).
- Certains tubules sont non oblitérés, mais vides de prolongement odontoblastique.
- La densité de tubules dentinaires diminue au profit de la phase cristalline (la distance entre deux tubuli augmente).
- Présence d’une couche hyperminéralisée en surface de la lésion (acido-résistante aussi). Elle contient encore du collagène, mais celui-ci est complétement dénaturé.
- Présence de bactéries filamenteuses sur la couche hyperminéralisée et de bactéries « dormantes » enchâssées dans la phase minérale.
Pour compliquer le tout, la morphologie de la dentine sclérotique varie au sein d’une même LCNC :
- Une couche hyperminéralisée…