Après lecture de cet article, le lecteur sera capable de mieux comprendre certaines structures clés de l’émail permettant d’expliquer certains aspects biomécaniques. Une importance particulière est donnée à la signifiance des stries de croissance et d’éventuel(s) épisode(s) de stress physique ou psychologique (fig. 1) ainsi qu’à la jonction amélo-dentinaire (JAD) qui doit être considérée comme une entité à part entière et non pas « juste » comme une simple jonction entre deux tissus minéralisés extrêmement différents.
Nous passerons en revue chacune de ces structures avec des implications cliniques directes sur les propriétés mécaniques ainsi que des propositions de conduites à tenir dans le cas de radiothérapie de la sphère oro-faciale.
Les stries de Retzius et les périkymaties
Ce sont des lignes apparaissant sur des coupes d’émail usées et polies, et qui traversent obliquement l’épaisseur de l’émail de la jonction amélo-dentinaire jusqu’à la surface (fig. 2). Au niveau du bord libre ou des cuspides, elles forment des arceaux. Elles correspondent à un phénomène cyclique de sécrétion par les cellules améloblastiques lié à un rythme de huit jours. Elles sont séparées de 25 à 30 µm, sont moins minéralisées que le reste de l’émail et jouent un rôle dans sa résilience vis-à-vis des forces mécaniques de la cavité buccale.
À la surface de l’émail, les stries de Retzius forment les « périkymaties » : séries de sillons parallèles au collet de la dent, espacés d’environ 60 à 120 µm et correspondant aux lignes formées par les stries à la surface de l’émail.
Cliniquement, ces périkymaties sont des éléments clés signant la texture de l’émail de surface.
La ligne néo-natale
Au niveau des dents temporaires (mais également au niveau des premières molaires permanentes si leur amélogenèse a débuté au troisième…