L’éruption dentaire s’établit en deux phases : une phase active lorsque la dent chemine dans la cavité orale jusqu’à entrer en contact avec les autres dents (dans les 3 sens de l’espace) et une phase passive [5] caractérisée par une migration apicale des tissus supra-crestaux/espace biologique [6].
Lorsque l’éruption passive ne se produit pas ou s’interrompt, la gencive demeure en position coronaire et recouvre une quantité trop importante d’émail : on parle alors d’éruption passive altérée, retardée ou incomplète. Coslet et al. ont classé l’éruption passive altérée en deux types fondés sur la hauteur de tissu kératinisé, et en deux sous-groupes basés sur la position de la crête osseuse alvéolaire par rapport à la jonction amélo-cémentaire [7].
Le type I correspond à une hauteur en excès de tissu kératinisé supérieure à la moyenne de 3,0 à 4,2 mm au maxillaire et 2,5-2,6 mm à la mandibule [8].
Le type II correspond à une hauteur physiologique de gencive attachée (3 à 5 mm).
Dans le sous-groupe A, la distance entre la crête osseuse et la jonction amélo-cémentaire est physiologique (supérieure à 1 mm), permettant ainsi aux fibres gingivales de s’insérer dans le cément.
Dans le sous-groupe B, la crête osseuse est au niveau ou coronaire à la jonction amélo-cémentaire, empiétant ainsi sur l’espace de fixation des fibres du tissu conjonctif.
Un excès de tissu gingival peut interférer avec une hygiène bucco-dentaire adéquate et l’accumulation de plaque peut provoquer une inflammation gingivale marginale [9]. De plus, les restaurations et appareils orthodontiques placés à proximité de la gencive marginale peuvent provoquer une réponse inflammatoire entraînant une gingivite et parfois une perte d’attache. D’autres facteurs comme des traumatismes causés par le frottement des aliments ou la respiration buccale peuvent contribuer à l’inflammation chronique de la gencive.
Le concept…