La Haute Autorité en Santé (HAS) a publié un texte en 2009 sur la reconstitution des dents par inlay/onlay [1]. Il porte une attention particulière au respect du protocole de collage et à l’isolation de la dent traitée. Le collage demande de la rigueur et la longévité des restaurations collées dépend de la qualité de la liaison entre la restauration, le système adhésif et la dent [2].
Il est cliniquement reconnu que la mise en place d’une digue étanche est la solution de choix pour isoler une dent ; cette technique est omniprésente dans les publications sur le collage et paraît indispensable. Elle reste cependant encore un obstacle important pour de nombreux praticiens, qui ont pu trouver son utilisation chronophage et difficile lors de leurs études universitaires [3] et préfèrent bien souvent utiliser l’aspiration chirurgicale seule ou couplée à des rouleaux salivaires.
L’avènement de nouvelles formations cliniques sur le sujet et de techniques complémentaires pour améliorer l’étanchéité de la zone de travail semble toutefois participer de plus en plus à modifier les comportements cliniques.
Plusieurs études ne montrent pas de différence de longévité pour des restaurations directes en composite réalisées avec une isolation par des rouleaux salivaires ou par la digue sur des périodes courtes (de un à trois ans) [4-6], alors qu’une méta-analyse de 2012 montre l’influence positive de la digue sur la diminution des fractures et sur l’augmentation de la longévité globale des restaurations directes [7]. À huit ans, 90 % des restaurations cervicales placées sous digue restent en place, contre 70 % pour celles sans digue [8].
Préparer un inlay/onlay nécessite deux séquences de soins et donc deux étapes d’isolation. La première séquence consiste à préparer et à conditionner la dentine à l’aide d’un adhésif (scellement dentinaire immédiat ou IDS) [9,10] puis d’une résine composite ou d’un ciment…