Le lichen plan est une dermatose inflammatoire, dysimmunitaire, d’évolution chronique atteignant la peau, les muqueuses malpighiennes, kératinisées ou non et les phanères (ongles et cheveux).
Le lichen plan buccal est la forme muqueuse la plus fréquente. Cette expression clinique affecte essentiellement les adultes à partir de la troisième décade, les femmes plus que les hommes, avec une prévalence variant suivant les populations de 1 à 2,6 % (1). Les enfants et les adolescents sont rarement touchés (2, 3).
L’atteinte gingivale représente généralement la quatrième localisation après les muqueuses jugales, les replis vestibulaires et la langue. Trois études rétrospectives, portant sur des cohortes importantes d’individus présentant un lichen plan buccal, montrent une prévalence élevée pour cette atteinte : 48 % des 338 patients sélectionnés pour Mignogna et coll. (4) ; 38,4 % des 213 patients pour Camacho-Alonso et coll. (5) ; 18,7 % des 128 patients pour Munde et coll. (1).
Le lichen plan gingival est surtout concomitant avec d’autres sites buccaux. L’expression gingivale exclusive est minoritaire et peut être associée à une atteinte génitale réalisant alors le syndrome vulvo-vagino-gingival ou péno-gingival (6, 7). Une atteinte simultanée cutanée, œsophagienne, anale, nasale et/ou laryngée est également possible.
Étiologies du lichen plan gingival
L’étiologie du trouble immunitaire générant le lichen plan gingival n’est toujours pas élucidée.
Comme pour les autres localisations buccales, le lichen plan gingival est idiopathique ou associé à un acte iatrogène ou à une maladie immunitaire telle que la réaction du greffon contre l’hôte, le lupus érythémateux, la thyroïdite de Hashimoto ou le thymome (fig. 1).
Une association avec les hépatites virales B et C est également évoquée mais semble population dépendante (8, 9, 10). L’induction iatrogène est invoquée avec certains médicaments…