Cela fait un peu plus d’un an que la crise sanitaire engendrée par la Covid-19 a permis au grand public de découvrir le port du masque. Cela a aussi été, pour certains, l’occasion de prendre conscience qu’ils souffrent d’une mauvaise haleine. Si personne n’a osé leur en parler avant, c’est qu’il s’agit d’un véritable tabou, aussi bien dans la vie professionnelle que dans la vie sociale.
Pourtant, cela fait exactement cinquante ans que le premier article scientifique sur la mauvaise haleine est paru [1]. Par la suite, des milliers d’articles ont été écrits sur le sujet. En 1993, l’ISBOR (International Society of Breath Odor Research) est créée. Depuis, elle a organisé plusieurs congrès mondiaux. Il existe, enfin, une revue : The Journal of Breath Research: Volatiles for Medical Diagnosis.
Le marché des produits ayant la mauvaise haleine comme cible est énorme, générant des dépenses de plus de 1,5 milliard de dollars aux États-Unis, simplement sur les solutions de rinçage et autres produits masquants. Cependant, aucun de ces produits ne traite la cause de ce désagrément.
Quand survient la mauvaise haleine ?
Dans 86 % des cas, la mauvaise haleine a une origine buccale (fig. 1-6).
Lorsque l’origine est buccale, c’est d’abord un problème bactérien ; et les nombreux composants associés à la mauvaise haleine, dont les composés sulfurés volatils (CSV), proviennent alors de la dégradation des protéines par les bactéries (fig. 7, 8).
Il n’y a pas de relations systématiques entre parodontite et halitose, mais :
– lorsqu’il y a une parodontite, l’enduit lingual et les CSV sont plus importants [2] ;
– la suppression de l’enduit lingual réduit de 50 % le volume des CSV émis par la cavité buccale [3].
Puisque, dans plus de 8 cas sur 10, l’origine de la mauvaise haleine est buccale, le diagnostic et la prise en charge doivent se faire au cabinet dentaire. Cependant, l’approche peut s’avérer difficile étant donné le tabou autour…