Aujourd’hui ressurgit sur Internet et dans la littérature dentaire non scientifique, le vieux concept d’extension préventive décrit par Black en 1891. En fait, sous un masque de perfection esthétique, l’idée louable est de pouvoir contrôler en continu la qualité des limites amélaires axiales des restaurations proximales, mais en éliminant au passage un volume conséquent de tissu sain. Les arguments avancés brandissent la possibilité de polir les limites axiales des préparations et de se placer dans les zones de brossage pour éviter les lésions secondaires, et aussi de faciliter le placement des nouvelles matrices sectorielles plus ductiles. Cette idée vieillotte est à l’opposé du concept actuel de dentisterie mini invasive très largement validé par la littérature scientifique. Ce regain d’extension préventive est-il associé à une évolution des connaissances scientifiques ? Quel est son intérêt dans le panorama actuel de la dentisterie préventive, personnalisée et centrée sur le patient ? Avons-nous d’autres solutions plus économiques en tissu sain pour gérer l’utilisation de ces nouvelles matrices sectorielles ?
Depuis quelque temps, on voit réapparaître, de manière subliminale, sur les réseaux sociaux et dans des articles de cas cliniques, la notion d’extension préventive (extension for prevention) en dentisterie restauratrice dans la réalisation des limites amélaires axiales des cavités proximales. Ces extensions latérales peuvent être conséquentes, surtout en vestibulaire, à la recherche des zones de brossage. La perte en tissu dentaire sain est importante, majorée parfois par une finition en biseau large. Certains auteurs utilisent même le terme de préparation cavitaire moderne [2] pour ces cavités délabrantes, en y associant une matrice de type Bioclear adaptée à la technique de remplissage par injection [3]. Ce concept désuet d’extension préventive interpelle, car il va à l’encontre…