Lésions palatines d’allure kystique trompeuse !

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°7 - 23 février 2022 (page 31-33)
Information dentaire
Le tiers antérieur du palais est dépourvu de glandes salivaires. Au contraire, dans la partie postérieure et dans le voile, les glandes salivaires accessoires sont présentes en grand nombre. Elles sont à l’origine de nombreuses tumeurs qui doivent être considérées comme malignes en première intention. Dans de rares cas, l’aspect clinique peut être trompeur et faire évoquer une lésion bénigne d’allure vasculaire ou kystique.

CAS 1

Motif de la consultation

Patient adressé par son stomatologue pour avis et prise en charge d’une lésion palatine d’origine vasculaire.

Histoire de la maladie

• Le patient, âgé de 70 ans, décrivait une discrète gêne au contact de la langue depuis deux ans environ. Devant le caractère peu symptomatique de la lésion, il a tardé à consulter.

Interrogatoire

• Il ne révélait aucun élément notable.

Examen clinique

• On observait un nodule supra-centimétrique, d’aspect kystique, violacé, localisé en dedans de la tubérosité maxillaire droite, à cheval sur le palais dur et le palais mou. À la palpation, la lésion était rénitente, sans caractère pulsatile. La ponction à l’aiguille de la lésion a ramené un liquide marron jaunâtre.

Examen paraclinique

• L’analyse cytologique, bactériologique, virologique et mycologique du liquide de ponction s’est révélée non contributive. Le scanner cervico-facial injecté montrait une lésion d’allure kystique et muqueuse de 15 mm, érodant le tissu osseux adjacent. Deux biopsies ont été réalisées, l’une superficielle correspondant à la paroi de la lésion, l’autre, plus profonde, constituée de tissu intra-tumoral. L’analyse de la zone superficielle a conclu à un kyste. L’examen anatomopathologique du tissu intra-tumoral profond évoquait un carcinome muco-épidermoïde (CME) unikystique de bas grade, constitué de nombreuses cellules mucineuses. Un examen de biologie moléculaire complémentaire par FISH MAML2 a été réalisé pour confirmer le diagnostic de CME. Il s’est révélé négatif. Une lecture par une seconde équipe d’anatomopatho­logistes a été demandée. Le diagnostic de CME unikystique a finalement été posé.

Synthèse

• Le carcinome muco-épidermoïde (CME) des glandes salivaires accessoires siège préférentiellement sur le palais. D’aspect clinique parfois trompeur, il peut présenter…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Lésions labiales pulsatiles

Cas 1 Motif de la consultation Patiente de 26 ans venue consulter spontanément pour une lésion labiale. Histoire de la...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Les fistules cutanées d’origine endodontique

Une fistule est définie comme un canal étroit établissant, au cours d’un processus évolutif pathologique, une communication entre une cavité...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Fissures labiales : il n’y a pas que des perlèches

Cas 1 Motif de la consultation Patient de 79 ans qui a consulté pour avis diagnostique et thérapeutique sur une...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés De drôles de fistules palatines

CAS 1 Motif de la consultation Patient de 69 ans venu consulter sur les conseils de son chirurgien-dentiste pour une...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Nodules linguaux : uniques ou multiples ?

CAS 1 Motif de la consultation Enfant de 9 ans consultant pour avis diagnostique et thérapeutique sur des lésions papulo-nodulaires...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Lésions labiales atypiques

Cas 1 Motif de la consultation Patient de 35 ans, qui a été adressé par son médecin généraliste pour une...