Lésions labiales atypiques

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°22 - 5 juin 2024 (page 27-29)
Information dentaire

Dans les affections des lèvres, on distingue celles qui intéressent la demi-muqueuse labiale – ou chéilites actiniques, angulaires, érythémateuses, kératosiques, desquamatives… – de celles qui intéressent la muqueuse labiale ou de celles, plus rares, qui intéressent l’ensemble des tissus constituant la lèvre (macrochéilies et macrochéilites). Dans les affections de la muqueuse labiale, le pseudo-kyste salivaire rétentionnel constitue la lésion labiale la plus fréquente mais il existe une grande variété de lésions labiales qui ne sont pas toutes en rapport avec les glandes salivaires accessoires.

De plus, certaines lésions peuvent être atypiques par leur localisation, leur aspect ou leur rareté.

Cas 1

Motif de la consultation

Patient de 35 ans, qui a été adressé par son médecin généraliste pour une tumeur labiale.

Histoire de la maladie

Cette tumeur était présente depuis presque un an et sa taille était stable.

Interrogatoire

Le patient n’avait pas d’antécédents médico-chirurgicaux notables, hormis un syndrome alpha-Gal.

Examen clinique

Le patient avait une hygiène bucco-dentaire insuffisante, des arcades dentaires complètes, sans caries en évolution et ni atteinte parodontale marquée. On observait une tumeur labiale inférieure droite, indolore, sessile, hémisphérique, de 6 mm de diamètre. Cette tumeur rénitente était recouverte par une muqueuse d’aspect normal mais avec des reflets légèrement bleutés.

Examens paracliniques

La pièce d’exérèse mesurait 1 x 0,6 x 0,4 cm. En macroscopie, lors de la coupe, le pathologue notait la présence d’une lésion hémorragique sous-muqueuse de 0,2 cm de diamètre. Sous un épithélium d’aspect normal, on constatait que la lésion était constituée par des ectasies vasculaires partiellement thrombosées.

Synthèse

Par sa localisation, sa consistance et ses reflets bleutés, cette tumeur avait fait suspecter un pseudo-kyste salivaire rétentionnel. Or, l’examen histopathologique a montré qu’il s’agissait d’une MALFORMATION VASCULAIRE partiellement thrombosée. Au niveau de la cavité buccale, les malformations vasculaires acquises sont essentiellement d’origine traumatique. La lésion n’étant pas située franchement dans une zone susceptible d’être mordue, le diagnostic de malformation vasculaire n’avait pas été évoqué initialement. Toutefois, l’absence de changement de taille en un an aurait dû conduire à douter du diagnostic clinique de pseudo-kyste salivaire rétentionnel.

Cas 2

Motif de la consultation

Patient de 43 ans venu consulter spontanément pour une lésion labiale.

Histoire de…

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