Lors du traitement endodontique, l’obturation radiculaire a pour objectif de sceller hermétiquement l’endodonte. La phase d’obturation fait suite à la mise en forme mécanique et à la désinfection chimique. L’obturation doit être tridimensionnelle et étanche, de la portion coronaire jusqu’à la portion apicale ; cet état permettant, d’une part, de priver les bactéries résiduelles de nutriments et, d’autre part, d’empêcher les bactéries et les fluides tissulaires de contaminer à nouveau les canaux [1].
Il est indispensable d’utiliser un ciment endodontique qui assure à la fois l’étanchéité du joint dent/gutta percha ainsi qu’une action lubrifiante. Diverses formes de ciments de scellement (oxyde de zinc/eugénol, résine, ciment-verre ionomère, hydroxyde de calcium) ont été utilisées avec la gutta percha au cours des dernières décennies, témoignant d’un taux de succès à long terme de plus de 85 % [2].
La dernière évolution en ce qui concerne l’obturation radiculaire est l’apparition des ciments hydrauliques à base de silicate de calcium (appelés également ciments biocéramiques) (tableau 1). Ces ciments biocéramiques, présents sur le marché depuis quelques années, présentent des avantages en termes de protocole et sont dits bioactifs. Contrairement aux ciments traditionnels, ils sont considérés comme des matériaux d’obturation et non comme de simples matériaux de scellement [3].
Néanmoins, plusieurs questions se posent quant à l’utilisation de ces ciments. Que peut-on attendre de la bioactivité d’un ciment endodontique ? Faut-il changer le protocole de désinfection ? Quelle technique d’obturation privilégier avec les ciments biocéramiques ? Peut-on réaliser le logement de tenon dans la séance ? Comment envisager la désobturation lors d’un retraitement ?
Tableau 1. Principaux ciments biocéramiques utilisables pour l’obturation canalaire. |
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