Les ulcérations peuvent être d’origine infectieuse, inflammatoire, traumatique ou tumorale

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°10 - 13 mars 2024 (page 29-31)
Information dentaire
Au niveau lingual, les ulcérations sont le plus souvent d’origine traumatique, du fait des contacts avec les dents, ou tumorales. Le diagnostic différentiel repose le plus souvent en première intention sur la suppression du facteur traumatique, quand il existe, et la réévaluation du cas après une quinzaine de jours pour vérifier l’évolution. En l’absence de cicatrisation, une biopsie sera réalisée pour éliminer un carcinome épidermoïde.

CAS 1

Motif de la consultation

Étudiante de 23 ans, venue consulter pour l’apparition d’une lésion douloureuse sur la langue.

Histoire de la maladie

  • La patiente présentait une douleur modérée au niveau de la face ventrale gauche de la langue depuis un mois. Elle avait appliqué un gel d’acide hyaluronique prescrit par son dentiste, sans effet sur les symptômes. Elle a fini par consulter son médecin généraliste qui l’a adressée en consultation.

Interrogatoire

  • Il ne mettait en évidence ni antécédents médico-chirurgicaux ni consommation de tabac ou d’alcool. La patiente décrivait une douleur évaluée à 4/10 sur une échelle numérique. La douleur était permanente et majorée par les aliments épicés ou acides et par la parole.

Examen clinique

  • L’inspection révélait une ulcération millimétrique de la face ventrale gauche de la langue avec une plage discrètement kératosique. Les bords de l’ulcération étaient réguliers et non surélevés. La palpation de la lésion ne révélait pas d’induration. Les aires ganglionnaires cervico-faciales étaient libres. La palpation des cuspides dentaires en regard de la lésion révélait des cuspides acérées.

Examens paracliniques

  • En première intention, aucun examen complémentaire n’a été réalisé.

Synthèse

• Le tableau clinique était assez évocateur d’une ulcération d’origine traumatique. Un meulage des cuspides dentaires a été réalisé et la patiente a été revue en consultation. Devant l’absence de guérison, une biopsie a été réalisée. Elle a révélé un CARCINOME ÉPIDERMOÏDE micro-infiltrant focal associé à une néoplasie orale intra-épithéliale de haut grade. Une glossectomie avec des marges carcinologiques de 1 cm a été réalisée et a permis une rémission du carcinome épidermoïde.

Ce cas rappelle l’importance de la biopsie en cas d’absence de guérison d’une lésion après suppression…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Les langues et stomatites géographiques : ce que le chirurgien-dentiste doit savoir

Comment les symptômes s’expriment-ils ? Les langues et stomatites géographiques sont majoritairement asymptomatiques. Lorsque la douleur est présente, on observe...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Pigmentations buccales : quand les médicaments laissent leurs traces

Anamnèse Un homme de 71 ans, non-fumeur, est référé par son médecin traitant pour l’apparition récente de pigmentations au niveau...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés La biopsie/exérèse de la muqueuse buccale en pratique de cabinet

Indications Les indications de la biopsie et de l’exérèse sont présentées dans la figure 1. Matériel nécessaire (fig. 2 à...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Les kératokystes : ce que le chirurgien-dentiste doit savoir

Quelles manifestations cliniques doivent alerter le praticien ? Le kératokyste isolé non syndromique ne présente pas de manifestations cliniques spécifiques. Il...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Macrochéilites de Miescher : il faut rechercher une maladie de Crohn ou une sarcoïdose

Cas 1 Motif de la consultation Homme de 52 ans qui a consulté pour une macrochéilite douloureuse de la lèvre...
Dermatologie buccale

Article réservé à nos abonnés Lésions labiales pulsatiles

Cas 1 Motif de la consultation Patiente de 26 ans venue consulter spontanément pour une lésion labiale. Histoire de la...