Les traumatismes alvéolo-dentaires surviennent très fréquemment durant l’enfance. Les dents les plus touchées sont en général les dents antérieures, et plus particulièrement les incisives permanentes maxillaires [1]. Or, durant cette période, ces dents sont immatures. Le traitement des traumatismes des incisives permanentes immatures (DPI) est un défi pour le praticien en raison du développement incomplet des racines, à la fois en longueur et en épaisseur associé à un foramen apical largement ouvert.
En fonction du type de traumatisme, des solutions thérapeutiques existent pour le chirurgien-dentiste. Les fractures coronaires constituent le traumatisme le plus fréquent sur dents permanentes [1]. Les subluxations, les luxations, les extrusions ou les intrusions peuvent entraîner des nécroses pulpaires.
La prise en charge au cabinet dentaire d’un traumatisme chez l’enfant peut être une source de stress pour le praticien qui se retrouve à devoir gérer un jeune patient souvent algique, anxieux et des parents stressés. Cet article propose des réponses aux questions que peuvent se poser les praticiens sur les différents matériaux, protocoles et suivis à mettre en place face à un traumatisme des DPI et ses complications.
Qu’est-ce que l’apexogenèse, l’apexification et la revascularisation ?
L’apexogenèse est le processus physiologique responsable de la formation radiculaire puis de l’apex de la dent. Ce phénomène biologique est possible tant que la pulpe est vitale grâce aux cellules souches pulpaires capables de se différencier en odontoblastes et cémentoblastes pour former de la dentine. Après une exposition pulpaire traumatique, des thérapeutiques visant à préserver la vitalité seront mises en place tels que des coiffages pulpaires après ou sans pulpotomie. Il s’agit d’induire à l’aide d’un biomatériau la formation d’un pont dentinaire afin de maintenir la vitalité pulpaire et de poursuivre l’édification…