La nécrose pulpaire des dents permanentes immatures constitue encore aujourd’hui pour le praticien une situation clinique complexe. En effet, la possibilité de conduire le traitement endodontique de ces dents et leur survie à long terme sur l’arcade se trouvent fortement compromises par la présence d’un apex large et de parois radiculaires fines. Différentes thérapeutiques ont été proposées pour nettoyer, désinfecter, mettre en forme et obturer le réseau canalaire complexe de ces dents. Les plus anciennes, développées il y a plus d’un demi-siècle, se sont initialement appuyées sur l’utilisation d’hydroxyde de calcium qui permet d’obtenir une fermeture apicale(apexification) [1]. Toutefois, cette stratégie présente l’inconvénient majeur de nécessiter plusieurs séances de renouvellement de l’hydroxyde de calcium, ce qui allonge le traitement. L’hydroxyde de calcium semble de plus induire une diminution des propriétés mécaniques de la dentine, notamment de son élasticité [2, 3]. La résistance à la fracture serait divisée en moyenne par deux après un an de médication [4]. De plus, ce matériau présente une faible étanchéité à long terme et doit être finalement remplacé par une obturation à la gutta chaude, difficile à contrôler du fait du diamètre apical élevé. Il y a plus de vingt ans, l’utilisation de Mineral Trioxide Aggregate (MTA) a été proposée pour remplacer l’hydroxyde de calcium [5]. Ce matériau, puis les autres ciments dérivés à base de silicates de calcium(CSC) comme la Biodentine(Septodont) ont révolutionné depuis les thérapeutiques d’apexification grâce à une grande résistance à l’humidité et à une rigidité très proche de celle de la dentine. L’apexification avec un CSC présente ainsi un taux de survie clinique significativement plus élevé que celle utilisant l’hydroxyde de calcium et constitue aujourd’hui la thérapeutique de référence [6]. Cependant, en 2021…
Les techniques de revascularisation endodontique peuvent-elles réellement renforcer les dents ?
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- Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°1 - 15 mars 2023 (page 20-28)
La nécrose pulpaire des dents immatures constitue un véritable défi clinique en raison de la présence d'un apex large et de parois radiculaires fines. Les approches thérapeutiques traditionnelles restant limitées, les cliniciens se sont progressivement intéressés à des approches plus biologiques, comme la revascularisation tissulaire. Malgré des résultats cliniques encourageants, il n'a encore pas été démontré que la revascularisation était supérieure à l'apexification en termes de taux de survie. Les gains de hauteur et de longueur radiculaire observés constituent certes des facteurs importants dans le renforcement biomécanique de la dent immature. La dent revascularisée présente également une meilleure distribution de contraintes in silico qu’une dent immature traitée par apexification. Cependant, les connaissances sur tissu régénéré restent encore faibles, ce qui limite la portée des résultats actuels.
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