Les greffes osseuses
L’inclusion des greffes dans la classification des biomatériaux est liée à leurs capacités de remplacement des tissus biologiques et d’induction de réponses de la part de ces tissus.
Pour rappel, le gold-standard en odontologie reste l’os autogène prélevé et réimplanté chez le même individu [1]. Cependant, la faible quantité d’os disponible ainsi que la morbidité d’un second site opératoire ont conduit à l’utilisation d’autres biomatériaux.
On parle d’allogreffe (fig. 1a) lorsque l’individu donneur et l’individu receveur ne sont pas les mêmes mais qu’ils appartiennent à la même espèce. Afin d’éviter tout phénomène de rejet lié aux éléments cellulaires et moléculaires contenus dans le greffon et tout risque de transmission virale, il faut lui faire subir divers traitements de déprotéinisation ou de déminéralisation, qui seront suivis de procédures de stérilisation. À l’issue de ces protocoles, le matériau obtenu n’est quasiment plus qu’ostéoconducteur. Les matériaux dont les propriétés ostéo-inductrices sont soumises à controverses ne sont pas utilisés en France. Il existe des banques d’os allogène qui permettent la mise à disposition de grande quantité d’os allogénique, sous la forme choisie par le praticien. Cet os est prélevé sur cadavres ou donneurs vivants. En France, l’os déprotéinisé de type BioBank® (fig. 1a) (prélévé sur donneurs vivants) est l’allogreffe la plus utilisée [2]. Il est dépourvu de cellules osseuses, de moelle osseuse et de protéines matricielles non collagéniques, il n’est donc plus qu’ostéoconducteur. Il a l’avantage de conserver une grande quantité de fibres de collagène ainsi que les minéraux et les propriétés mécaniques du tissu osseux [2, 3]. Il a un grand pouvoir de mouillabilité ou hydrophilie, ce qui permet de maintenir le caillot primaire, favorisant ainsi la néo-angiogenèse et donc la revascularisation…