Pour appréhender ce sujet, il est utile de rappeler les caractéristiques des différents tissus qui composent la dent afin de comprendre leur comportement vis-à-vis des agressions en général et des techniques adhésives en particulier.
Mécanismes physiopathologiques des sensibilités postopératoires
L’émail : d’origine épithéliale, il recouvre et protège la portion coronaire et sa composition essentiellement minérale autorise un collage de grande qualité garant d’une bonne étanchéité [1].
Pulpe et dentine : ces deux tissus de même origine conjonctive sont en étroite liaison anatomique et physiologique, ce qui explique qu’ils soient souvent associés sous le vocable d’organe pulpo-dentinaire.
La dentine : de composition voisine de celle de l’os, elle est traversée par de multiples tubuli abritant des prolongements cellulaires issus des odontoblastes permettant la circulation centrifuge du fluide dentinaire. Cette réelle perméabilité autorise les échanges entre la pulpe et la jonction amélo-dentinaire.
La pulpe : tissu conjonctif qui comporte plusieurs populations cellulaires noyées dans une matrice extra-cellulaire lâche. À la périphérie, organisés en palissades, se trouvent les odontoblastes, cellules hautement différenciées, formant une barrière étanche. Le rôle principal de cette zone est de produire de la dentine, d’abord primaire durant l’étape embryonnaire, puis secondaire tout au long de la vie. Elle participera également activement à la protection de la pulpe vis-à-vis des irritations pathologiques en cherchant à l’isoler de l’agresseur. Une irritation modérée et répartie dans le temps produira une simple stimulation de la dentinogenèse aboutissant à l’apposition d’une dentine dite tertiaire ou réactionnelle, voire à la production de sclérodentine, véritable barrière calcique au sein même de la dentine par oblitération minérale des tubuli concernés. Si l’agression…