Partie 2 - Le fil dentaire, les fils de rétraction, les bandes de téflon
Le fil dentaire
Le fil dentaire sert d’abord à positionner la digue autour des dents à isoler (franchissement des zones de contact proximales), puis à favoriser la stabilité de la digue en position inversée dans le sulcus, dans une position plus apicale, par le biais d’une ligature. L’inversion des berges de la perforation à l’intérieur du sulcus, le long de la surface radiculaire, est un point fondamental de toute procédure d’isolation. Seule une inversion effective est à même de réaliser l’étanchéité du champ opératoire (à la façon d’une valve cardiaque en position fermée qui s’oppose au reflux sanguin), ainsi qu’une rétraction gingivale maximale, tout en restant atraumatique, puisque cette traction apicale est d’ordre purement mécanique.
Un fil rond, de gros diamètre, ciré, est idéal pour franchir les points de contact proximaux. Le diamètre important du fil évite de déchirer la feuille de digue au passage du point de contact. La technique de franchissement du point de contact mérite une mention spéciale ; il est utile de tester au préalable la possibilité que le contact proximal soit franchi normalement par le fil seul (attention aux anciennes obturations aux contours irréguliers). Si ce n’est pas le cas, l’utilisation d’un strip diamanté pour ouvrir légèrement l’espace proximal peut se révéler judicieuse. Aucun lubrifiant n’est généralement nécessaire, et le seul film salivaire permet au latex de glisser facilement le long des surfaces dentaires. Pour ce faire, il est crucial qu’une seule épaisseur de latex, de surcroît s’il est épais, soit insérée dans l’espace interdentaire. La feuille de digue doit franchir progressivement le point de contact à la façon d’une feuille de papier qui s’engage dans une imprimante. Aussi, le fil de gros diamètre doit-il engager le point de contact depuis une surface occlusale libre (la dent mésiale ou la dent distale selon le cas), en maintenant…