Afin d’utiliser de manière optimale les résines composites en méthode directe, le praticien doit être guidé dans ses choix de manière éclairée. De la connaissance de la nature des éléments constituants d’une résine composite (phases dispersante et dispersée, agent de couplage) ainsi que des mécanismes et des conséquences de la photo-polymérisation (contraction de prise et contrainte de contraction) découle les intérêts cliniques (économie tissulaire, propriétés mécaniques et optiques), mais aussi les limites des différentes classes de résine composite et la justification des techniques opératoires à mettre en œuvre (champ opératoire, appositions incrémentielles, aides optiques).
L’odontologie conservatrice a connu au cours des dernières décennies une réelle révolution avec l’introduction dans nos pratiques quotidiennes et quasi-routinières de l’usage des résines composites en méthode directe. Deux articles récents parus dans BMC [1, 2] décrivent de façon détaillée la composition, la structure et les classifications de cette grande famille de matériaux. Il nous a toutefois semblé intéressant de revenir, avec une approche en toute simplicité, sur les éléments constitutifs des résines composites, sur leur réaction de prise, sur leurs intérêts et indications cliniques, mais aussi sur leurs limites et contre-indications.
Qu’est-ce qu’une résine composite ?
Les résines composites sont des matériaux complexes constitués d’une phase dispersante (la matrice résineuse ou organique), d’une phase dispersée (les charges) et d’un agent de couplage (molécules bifonctionnelles à la fois organophiles et minéralophiles) permettant d’associer ces deux phases. Le terme « composite » est employé pour signifier que le matériau est composé d’au moins deux constituants dont les qualités se complètent et qui lui permettent d’acquérir des propriétés supplémentaires que chaque élément seul…