Les restaurations semi-directes en résine composite

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  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°1 - 15 mars 2020 (page 62-69)
Information dentaire
Quand la perte de matière devient conséquente sur des dents postérieures, le recours à des restaurations indirectes partielles collées est aujourd’hui plébiscité.
Elles permettent de s’affranchir des principales limites des composites directs postérieurs inhérentes à leur contraction de prise. Quand les parois résiduelles sont hautes et fines, réaliser un recouvrement cuspidien assure une meilleure distribution des contraintes occlusales induites par la mastication et réduit le risque de fracture prématurée de la dent. En pratique, le coût de ces restaurations et la nécessité de bloquer deux séances cliniques représentent potentiellement un frein pour certains patients. Les restaurations semi-directes en résine composite viennent combler ce vide existant dans notre arsenal thérapeutique entre des restaurations directes dont les indications cliniques sont limitées à des cavités de faibles et moyens volumes, et des restaurations indirectes que les patients refusent parfois pour des raisons pécuniaires malgré une indication évidente. La technique semi-directe a été par le passé souvent décrite comme étant délicate à réaliser ou peu précise comparée à une restauration indirecte conventionnelle, ce qui fait que cette technique reste encore très peu employée actuellement par les praticiens. L’évolution des méthodologies opératoires conjointement aux progrès réalisés dans le domaine des biomatériaux durant ces trente dernières années a permis de remettre cette technique au goût du jour. Le protocole de restauration semi-directe est de nos jours simplifié, fiable et reproductible pour assurer des résultats thérapeutiques satisfaisants.

La technique de réalisation des inlays/onlays composite en technique semi-directe n’est pas récente, ayant été décrite pour la première fois à la fin des années 1980 [1]. Le manque de reproductibilité de cette technique d’antan très opérateur dépendante et l’image néfaste de « sous-inlays de laboratoire », n’ont pas rendu cette technique très populaire. L’avènement de la CFAO semble rendre totalement obsolète cette technique en remplaçant une partie du temps de travail au fauteuil par du temps « machine » chair-side. Récemment, et après une traversée du désert de plus de vingt ans, cette technique fait de nouveau parler d’elle dans la littérature avec des publications de qualité [2-4]. L’évolution des résines composites à disposition du chirurgien-dentiste est telle que leur résistance à l’usure se rapproche de plus en plus des résines dites « de laboratoire » [5,6]. Des silicones de confection de modèle spécialement dédiés à cet usage sont maintenant disponibles sur le marché. Avec l’utilisation de ces nouveaux matériaux et avec l’aide de quelques astuces, cette technique s’installe plus que jamais dans l’arsenal thérapeutique du chirurgien-dentiste contemporain.

Cet article a pour objectifs de proposer un protocole étape par étape pour réaliser des inlays et onlays en technique semi-directe, de mettre en avant les points sensibles et d’apporter des solutions cliniques concrètes.

Quel est le principe du semi-direct ?

Quand on parle de restaurations en composite, la technique semi-directe a pour avantage de proposer au patient une restauration ayant les principaux avantages d’une pièce indirecte conventionnelle, préparée et collée en une seule séance clinique, et sans passer par un laboratoire de prothèse ou une usineuse FAO [7,8]. Dans cette technique, le praticien va fabriquer la pièce prothétique en chair-side, c’est-à-dire tout en gardant le patient…

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