Des premiers pas jusqu’à la maturité des RCFs modernes
L’ascension de l’incorporation des fibres dans nos restaurations depuis des décennies
Le biomimétisme, qui consiste à transposer les processus biologiques naturels aux technologies modernes, a ouvert de nouvelles perspectives en dentisterie. Les dents naturelles bénéficient d’une synergie entre l’émail et la dentine, reliés par la jonction amélo-dentinaire (JAD). Ce lien assure un équilibre optimal entre rigidité, résistance mécanique, résilience et ténacité. Cependant, les altérations de l’intégrité structurelle des dents peuvent perturber cet équilibre délicat. L’objectif du biomimétisme est de remplacer les tissus dentaires endommagés par des biomatériaux possédant des propriétés similaires aux substrats naturels [1].
Par analogie, les résines composites sont souvent considérées comme des substituts dentinaires, tandis que les céramiques sont assimilées à un substitut amélaire. Cependant, cette vision simpliste ne reflète pas pleinement la complexité des enjeux biomécaniques. En réalité, les capacités mécaniques des résines composites conventionnelles restent inférieures à celles de la dentine [2]. Un indicateur clé de la performance des biomatériaux est la ténacité, qui mesure la résistance à la rupture et sa capacité à résister à la propagation des fissures. Toutefois, la ténacité des résines composites est nettement inférieure à celle de la dentine [3]. De même, la microstructure des résines composites, constituée de particules de charge intégrées dans une matrice de résine, diffère significativement de celle de la dentine, qui est composée de fibres de collagène intégrées dans une matrice d’hydroxyapatite. Pour combler cette lacune, une tendance actuelle vise à imiter les fibres de collagène à l’aide de fibres artificielles intégrées dans la résine composite : les résines composites fibrées (RCFs). L’utilisation…