Pesticides, bisphénols, phtalates, parabènes… les perturbateurs endocriniens (PE) regroupent de nombreuses substances naturelles et synthétiques. Aujourd’hui, ils font partie de notre environnement quotidien : air, eau, alimentation, textiles, cosmétiques, pollution et sont omniprésents [1-4]. Ces molécules, qui viennent perturber le système endocrinien en l’empêchant de jouer son rôle de régulation, ont des effets néfastes sur la santé, même à des doses très faibles [1, 4-6]. Depuis les années 50 et notamment le développement de la production de plastiques, les cas de troubles du neurodéveloppement, de la fertilité, de malformations des organes génitaux et de cancers hormono-dépendants ne cessent d’augmenter [1, 4-7]. L’évaluation des risques associés à ces substances pour l’environnement et la santé est donc devenue un véritable enjeu de santé publique. Les études sur le sujet se multiplient afin de comprendre leurs mécanismes d’action [4]. Des stratégies de régulation et d’information ont également été instaurées à l’échelle européenne et internationale [2, 8-9].
Au cabinet dentaire, de nombreux produits et dispositifs sont susceptibles de libérer des PE dont les matériaux de restauration et de collage à base de résine, amalgames, gants jetables, emballages et dispositifs médicaux en plastique, détergents et désinfectants et produits d’hygiène bucco-dentaire [10-11]. De plus, avec l’augmentation du nombre de patients atteints de MIH (hypominéralisation- molaire‑incisive) [12-13], plusieurs études mettent désormais en lumière que la sphère oro-faciale, et plus particulièrement la cavité buccale, serait une cible de l’exposition aux PE. L’émail serait ainsi un marqueur d’une exposition in utero ou pendant la petite enfance [14]. Les praticiens doivent donc être informés sur les risques de ces substances afin de mettre en place des moyens de prévention, tant pour les patients…