En odontologie, le praticien est quotidiennement exposé à l’inhalation d’une multitude de particules produites lors du fraisage et du polissage des tissus dentaires ou des biomatériaux qu’il utilise : résines composites, céramiques ou résines acryliques [1]. Parmi ces particules, une grande partie possède une taille nanométrique (1 à 100 nm). Or, les nanoparticules, par leurs petites tailles, peuvent pénétrer dans l’organisme, migrer vers différents organes et potentiellement entraîner des effets toxiques au niveau des systèmes respiratoire, cardiovasculaire, neurologique, etc. [2].
À ce jour, les effets toxiques des nanoparticules issus de données épidémiologiques ou d’expérimentations in vitro et in vivo justifient, sur la base du principe de précaution, de prendre toutes les mesures utiles pour limiter l’exposition et protéger la santé des personnes potentiellement exposées [3]. À cet égard, la Fédération Dentaire Internationale (FDI) recommande, lors du fraisage ou polissage, l’utilisation d’une quantité d’eau de refroidissement adéquate, un système d’aspiration et une ventilation locale efficaces, et une protection individuelle avec le port de masque. Mais ces recommandations ne sont pas chiffrées, même si elles insistent sur l’attention particulière à porter sur la bonne adaptation des masques de protection classiques ou mieux encore, les masques FFP3 (FFP : pièce faciale filtrante) [4].
Les études montrent que le fraisage de résines composites génère une quantité importante de nanoparticules [5-7]. Cependant, l’influence des paramètres cliniques sur la quantité de nanoparticules produites est encore mal décrite et manque de données. Ces données sont pourtant essentielles à la compréhension des mécanismes d’exposition du praticien. Cette étude propose d’évaluer l’influence, sur la quantité de nanoparticules produites, de la distance du praticien par rapport à l’action de la fraise…