Les nanoparticules sont aujourd’hui omniprésentes dans notre environnement. Elles sont intentionnellement intégrées dans nos produits alimentaires, crèmes solaires, dentifrices, etc. Elles se retrouvent également en suspension dans l’air, avec des origines diverses : feux de forêts, échappement de moteurs et chaudières, usure de pneus, freins, etc. Or, ces nanoparticules ou particules ultrafines seraient potentiellement dangereuses pour la santé, et constituent un sujet de préoccupation publique et scientifique.
L’Agence nationale française de sécurité sanitaire (ANSES) classe les nanomatériaux comme substances dangereuses dans le cadre de la réglementation européenne CLP (classification, étiquetage et emballage des substances et mélanges) et la Stratégie nationale de santé 2018-2022 les considère comme risque émergent.
Les nanoparticules appartiennent au nanomonde (entre 1 et 100 nm) (fig. 1), continent de l’infiniment petit où la physique, la chimie et la biologie se rencontrent. Elles possèdent une taille semblable à celle des virus ou des petites protéines. Cette taille leur confère des propriétés particulières qui peuvent être physiques, chimiques, électromagnétiques, optiques ou biologiques. Ainsi, la diffusion des nanoparticules, leur persistance dans l’atmosphère et leur impact sur le vivant sont totalement différents des particules de plus grande dimension et de même composition chimique.
Dans ce premier article consacré aux nanoparticules, nous définirons d’abord les termes associés aux nanoparticules, puis nous aborderons leur pénétration dans l’organisme, et enfin nous évoquerons leur utilisation en chirurgie dentaire.
Définitions des termes
Les nanosciences et nanotechnologies peuvent être définies comme l’ensemble des études et des procédés de fabrication et de manipulation de structures (physiques, chimiques ou biologiques), de dispositifs et de systèmes matériels à l’échelle…