En parcourant la littérature odontologique, on constate tout d’abord qu’il n’existe pas de modèles théoriques spécifiquement conçus pour orienter les chirurgiens-dentistes lors de leurs premières rencontres avec les patients. Cela n’est ni surprenant ni regrettable : par définition, un modèle est une abstraction qui guide du général vers le particulier. Or, une « première consultation », aussi importante soit-elle, ne reste qu’un cas particulier de consultation. Il n’y a pas de revues spécialisées dédiées exclusivement à la première consultation, ni de chercheurs qui se spécialisent dans ce domaine, de la même manière qu’il n’existe pas de chirurgien-dentiste ne pratiquant que des « premières consultations ».
Il reste néanmoins essentiel d’envisager ce moment spécial de la relation de soin à travers des théories plus larges. Pour ce faire, nous allons suivre une approche en deux étapes. Tout d’abord, nous allons établir une « taxonomie » des premières consultations, c’est-à-dire une classification visant à regrouper les différentes modalités des premières consultations dans un cabinet dentaire. Cette taxonomie nous servira à décrire la structure d’une première consultation, en nous basant sur le modèle centré sur la personne, qui s’intègre harmonieusement avec une vision systémique de la santé.
Rappelons au passage que l’approche systémique présente des champs d’application très vastes (de la physique des écosystèmes à la biologie moléculaire en passant par la psychologie humaine), et qu’il est possible d’appliquer à la notion de « première consultation » plusieurs principes systémiques concrets, ne serait-ce qu’à partir de la définition d’un système : « Un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisés en fonction d’un but et immergés dans un environnement » [2].