Microbiotes et cavité buccale
Le microbiote oral, développé dès les premières minutes de la vie d’un enfant, est composé de plus de 500 espèces bactériennes différentes [3]. Sa composition exacte est très variable selon les individus car elle dépend par exemple de l’âge, du régime alimentaire et des habitudes de vie (comme la consommation de tabac, l’activité physique) [4]. Présentes à l’état physiologique dans l’organisme, ces bactéries cohabitent avec le corps humain dans un état de symbiose. Cet état est stable tant qu’un double équilibre existe entre, d’une part, la prolifération des différentes espèces et les capacités immunitaires de l’hôte et, d’autre part, les espèces bactériennes entre elles. En cas de dysbiose, c’est-à-dire de rupture de cette homéostasie, un ou plusieurs types de micro-organismes prolifèrent et prennent le dessus – au moins temporairement – sur les défenses immunitaires. Il s’agit notamment de bactéries anaérobies strictes Gram négatif dont les plus connues sont les Fusobacterium, les Porphyromonas ou encore les Prevotella [5]. Des pathologies peuvent alors survenir dans la cavité buccale, notamment les parodontites, mais également au niveau systémique.
Pathologies systémiques et microbiotes
Les données récentes issues de la littérature scientifique suggèrent qu’il existe un lien entre le développement et/ou l’aggravation de certaines pathologies systémiques et la survenue d’un déséquilibre dans la flore orale [6]. Ces maladies auraient en commun un mécanisme physiopathologique basé sur l’entretien d’un état inflammatoire systémique (inflammation de bas grade) dont la résolution ou la stabilisation ne serait pas permise en présence d’une dysbiose dans le microbiote oral.
Certains auteurs suggèrent également que les micro-organismes parodontopathogènes pourraient circuler au niveau systémique ou libérer une partie de leurs constituants dans…