Situation initiale
Une patiente de 53 ans, sans antécédent médico-chirurgical, consulte pour une gêne en lien avec une couronne métallique inadaptée sur la 45, réalisée une vingtaine d’années auparavant. L’examen clinique révèle un joint non étanche en vestibulaire associé à une lésion cervicale d’usure, nécessitant une réintervention et un retraitement endodontique. À la dépose de la couronne, la dent présente une reconstitution coronaire en amalgame ; aucune surface amélaire n’est présente et la prémolaire ne compte que deux parois avec une hauteur supérieure à 2 mm (fig. 1).
Décision thérapeutique
Après retraitement endodontique, le choix thérapeutique s’est orienté sur la reconstitution de la dent par une couronne céramo-céramique associée à une reconstitution corono-radiculaire. Selon la Haute Autorité de Santé [9], les objectifs de cette dernière sont :
- de participer à la rétention de la restauration coronaire par la reconstitution des tissus perdus ;
- de maintenir l’étanchéité canalaire par un continuum endo-prothétique ;
- d’assurer la pérennité de la dent sur l’arcade, sur le plan biologique et structurel, par une répartition adéquate des forces au niveau radiculaire.
La littérature fait état de différentes stratégies de reconstitution faisant intervenir soit des techniques indirectes au laboratoire, majoritairement coulées, soit des techniques foulées directement au fauteuil, avec un matériau inséré en phase plastique [10]. Différents matériaux ont été proposés pour constituer le tenon et il a été rapporté que le tenon en métal engendrait plus fréquemment des fractures catastrophiques que celui en fibre de verre in vitro, sans que cela ne soit toutefois confirmé cliniquement [11]. Quelle que soit la stratégie, il s’agit cependant d’imposer une forme standard à une anatomie canalaire, par essence variable. Or, si la…