Les maladies parodontales ulcéronécrotiques sont des entités cliniques dont l’ulcération par nécrose de la gencive est le principal signe pathognomonique. Décrites depuis des décennies, il faut attendre 1989 pour que l’Association Américaine de Parodontologie [1] distingue deux expressions cliniques correspondant à la même pathologie mais à des stades différents de sévérité : la gingivite ulcéronécrotique (GUN) et la parodontite ulcéronécrotique (PUN).
Bien que la prévalence de ces maladies soit faible, la GUN et la PUN ont toujours suscité un intérêt médical car elles reflètent parfaitement la complexité des interactions qui existent entre les protagonistes étiologiques des maladies parodontales. Les données récentes de la littérature éclaircissent toutefois leur pathogenèse et permettent de mieux cibler les stratégies préventives et thérapeutiques dans la prise en charge des patients à risque [2].
Diagnostic
Le diagnostic des maladies ulcéronécrotiques est purement clinique. Il est posé grâce à un examen clinique minutieux, complété obligatoirement par un examen de radiologie (orthopantomogramme ou bilan rétro-alvéolaire). Les examens complémentaires biochimiques, microbiologiques ou histologiques sont uniquement indiqués pour détecter un facteur de risque général ou une surinfection.
Le diagnostic de la GUN se fonde sur l’association de trois signes cliniques pathognomoniques [3] (fig. 1) :
• l’algie gingivale : la douleur constitue généralement le motif de la consultation. Décrite comme intense, elle contrarie les manœuvres d’hygiène quotidiennes et restreint l’alimentation.
• la gingivorragie : le saignement gingival, bien que non spécifique est d’emblée profus lors du brossage et de la mastication ; il peut être spontané.
• la nécrose des papilles gingivales :
les papilles sont les premiers sites à se nécroser, laissant une muqueuse en forme de cratère. La gencive marginale…