Les maladies parodontales 1919 à 2019 : l’évolution des concepts

  • Par
  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°21 - 29 mai 2019 (page 54-66)
Information dentaire
Il y a cent ans, elle n'existait pas. Aujourd'hui, elle est une discipline incontournable de la médecine bucco-dentaire pour préserver les dents des patients. De connaissances empiriques en découvertes majeures, nous vous dévoilons dans les pages qui suivent l'histoire de la parodontologie…

L’étiopathogénie : changement de paradigme

Il y a 100 ans, la parodontologie n’existait pas. On parlait, depuis Fauchard en 1746, de « cette espèce de scorbut des gencives » dont les auteurs firent plus tard la pyorrhée alvéolo-dentaire [1]. C’est en 1921 que le para-dentium est défini [2] comme unité structurelle et fonctionnelle des tissus entourant la dent. En 1925, on distingue la gingivite de la parodontite [3] ; le terme parodontose est utilisé par Weinmann en 1934, qui considère la maladie parodontale comme une atrophie de l’os [4]. En 1946, Gottlieb présente son concept de cémentopathie qui entraîne la migration de l’attache [5].

Mais c’est seulement après 1965 que la preuve de l’origine bactérienne locale des maladies parodontales est établie par Loe et coll. [6]. Page et Shroeder, en 1976, décrivent une classification anatomopathologique et expliquent le lien entre gingivite et parodontite [7]. En 1982, Haffajee et coll. démontrent l’évolution de la maladie parodontale par poussées successives d’activité (destruction des tissus) [8].

Toute l’attention se porte ensuite sur la recherche des bactéries spécifiques responsables, ce qui aboutit, à la fin des années 1980, à la notion des complexes bactériens associés à celle de biofilms [9]. Offenbacher en 1996 [10] et Van Dycke en 2014 [11] introduisent une autre révolution qui associe la réponse inflammatoire à la destruction tissulaire. La réponse inflammatoire dépend de la génétique du patient et des facteurs environnementaux (tabac, stress, diabète, etc.) [12] (fig. 1).
La médecine parodontale a vu le jour à la fin des années 90, par la découverte des liens avec certaines pathologies générales.

1. Pathogenèse de la maladie parodontale (d’après Page et Kornman, 1997).

Les classifications

Depuis la première classification proposée par Gottlieb en…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Parodontologie

Article réservé à nos abonnés Les contentions post-traumatiques de la dent permanente

En traumatologie dentaire, les contentions sont destinées à stabiliser en place temporairement les dents luxées et déplacées repositionnées durant la...
Parodontologie

Article réservé à nos abonnés La contention parodontale

Les maladies parodontales se caractérisent par la perte d’attache, dont il résulte la destruction des tissus de soutien de la...
Parodontologie

Article réservé à nos abonnés Indications et protocoles cliniques de réalisation des contentions fibrées collées

Les contentions fibrées, constituées pour la grande majorité de fibres de verre imprégnées de résine composite, présentent des avantages en...
Parodontologie

Article réservé à nos abonnés Congrès SFPIO

Les 13, 14 et 15 juin derniers se tenait le congrès national de la SFPIO à La Baule sur le thème...
Parodontologie

Article réservé à nos abonnés Efficacité des techniques chirurgicales de recouvrement radiculaire et syndrome du fil

Le syndrome du fil fait l’objet de nombreuses consultations chez les praticiens. Même s’il est de plus en plus décrit...
Parodontologie

Article réservé à nos abonnés Pemphigoïde cicatricielle chez une jeune femme – cas clinique

RÉSUMÉ La pemphigoïde cicatricielle (PC), ou pemphigoïde des muqueuses, est une pathologie auto-immune inflammatoire chronique affectant principalement les femmes, avec...