Les lésions cervicales non carieuses – Partie 3

  • Par
  • Publié le . Paru dans Biomatériaux Cliniques n°1 - 15 mars 2018 (page 68-77)
Information dentaire
La restauration adhésive est la dernière option thérapeutique pour la lésion cervicale non carieuse (LCNC). Compte tenu de ses excellentes propriétés esthétiques et de ses performances cliniques satisfaisantes, le composite est généralement indiqué pour les LCNC. La performance clinique de ces restaurations dépend grandement du matériau utilisé, notamment en ce qui concerne le système adhésif. Les systèmes MR3 (mordançage-rinçage en trois temps) et le monomère MDP (10-Méthacryloyloxydécyl dihydrogène phosphate) comprenant deux adhésifs auto-mordançants en deux temps garantissent le meilleur collage sur la dentine en termes d’efficacité, tant in vitro qu’in vivo. Avec un système auto-mordançant, une adhésion optimale sera obtenue sur le bord incisif de l’émail après une étape préalable de mordançage sélectif de l’émail à l’aide d’acide phosphorique à 35 %. Le type de matériau composite semble n’avoir aucun impact significatif sur la performance clinique des restaurations des LCNC dans les essais cliniques. Le rôle de l’opérateur, chargé d’exécuter correctement la procédure clinique, compte davantage.
Le déroulement de la procédure comprend : une isolation du champ opératoire, un fraisage de la surface dentinaire, un biseau sur l'émail, une application du système adhésif selon les instructions du fabricant et une application rigoureuse du composite à l’aide de la technique incrémentale. Les finitions et le polissage doivent aboutir à des marges invisibles et indétectables ainsi qu’à une surface uniformément satinée. Dans le temps, une dégradation marginale est fréquemment observée. Une visite de contrôle annuelle comprenant éventuellement un nouveau polissage des marges de restauration permettra d’allonger leur durée de vie. Enfin, il sera nécessaire de sensibiliser le patient lors de ces visites de contrôle.

Restauration adhésive

Le traitement restaurateur des lésions cervicales non carieuses (LCNC) doit être envisagé lorsqu’au moins l’une de ces conditions est observée :
– présence de lésions carieuses cavitaires actives associées aux LCNC ;
– les marges des lésions cervicales ou toutes les marges des lésions sont situées sous la gencive, nuisant au contrôle de la plaque dentaire et augmentant ainsi le risque carieux et le risque de maladie parodontale ;
– il existe une perte importante de la structure dentaire, compromettant l’intégrité de la dent, ou une atteinte à proximité de la pulpe ou encore une pulpe exposée ;
– une hypersensibilité dentinaire persistante est observée, qu’aucune option thérapeutique non invasive n’a pu soulager ;
– la dent sert de pilier pour une prothèse amovible ;
– il existe une demande esthétique de la part du patient [24, 29].
 
Dans les cas où la restauration est nécessaire, la procédure de restauration des LCNC doit être la moins invasive possible. Parmi toutes les techniques disponibles, l’association d’un système adhésif et d’une résine composite reste la procédure de choix pour les praticiens qui apprécient les qualités esthétiques et la bonne performance clinique d’une telle procédure (fig. 1). Bien que l’utilisation des ciments verres ionomères et des ciments verres ionomères modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) ainsi que le recours à la technique de stratification de résine composite aient été préconisés dans le cadre des restaurations de LCNC, ces matériaux sont moins souvent utilisés [14, 16].



 
Les restaurations adhésives des LCNC se comportent très bien à long terme [16] (fig. 2). Plusieurs paramètres déterminent le comportement clinique de ces restaurations. Selon une revue systématique visant à évaluer l’efficacité clinique des systèmes adhésifs actuels dans le traitement des LCNC, le choix du système adhésif…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Biomatériaux

Article réservé à nos abonnés Pourquoi le choix d’un système adhésif ou d’un matériau adhésif est-il si fortement impacté par le concept adhésion-décalcification ? Partie 2.

Validation du concept adhésion-décalcification pour les monomères acides originels Les premiers monomères acides utilisés en dentisterie (fig. 1) apparaissent au Japon...
Biomatériaux Endodontie

Article réservé à nos abonnés Impact du type de restaurations collées sur l’accès aux canaux lors d’un retraitement endodontique

La restauration de la dent dépulpée postérieure a longtemps été stéréotypée, avec comme proposition de restauration presque systématique la couronne...
Biomatériaux

Article réservé à nos abonnés Tenons fibrés usinés personnalisés et tenons fibrés conventionnels : quelle résistance à la fracture ?

La conception d’un tenon intra-radiculaire sur une dent devant être couronnée est censée renforcer la résistance globale des tissus résiduels,...
Biomatériaux

Article réservé à nos abonnés Analyse protéomique de fibroblastes gingivaux humains exposés aux produits relargués par une résine composite

Les résines composites sont largement utilisées en clinique en raison de leur grande résistance et de leurs propriétés esthétiques [1]....
Biomatériaux

Article réservé à nos abonnés Le titane par impression 3D en prothèse supra-implantaire : de l’évaluation mécanique à l’analyse biologique

L’impression 3D ne concerne pas seulement les résines. S’il est possible de mettre en œuvre quasiment tout type de matériau,...
Biomatériaux

Article réservé à nos abonnés Le Microscope Électronique à Transmission (MET)

Dans un premier article, nous avons identifié et classifié les méthodes d’analyse des tissus dentaires, des biomatériaux et des interfaces [1]. Un...