La demande principale des patients qui consultent pour un problème de récession gingivale est d’ordre esthétique. L’hypersensibilité dentinaire et la modification de l’anatomie gingivale pour favoriser le contrôle de plaque font aussi partie des indications de recouvrement radiculaire. Lorsque le patient exprime le souhait d’une amélioration esthétique et/ou de traitement d’une hypersensibilité dentinaire, le but principal de l’abord chirurgical est donc d’obtenir non seulement un recouvrement total de la surface radiculaire exposée, avec un fondu tissulaire en harmonie avec les tissus adjacents [1], mais aussi une stabilité de ce recouvrement dans le temps. Ce résultat ne peut pas être assuré si les processus cicatriciels sont perturbés [2]. Les différentes étapes opératoires doivent par conséquent être réalisées avec minutie, afin de pas être délétères pour le tissu gingival. Le choix de la technique de suture prend alors tout son sens, car cette dernière étape de la procédure chirurgicale est essentielle pour le bon déroulement de la cicatrisation.
Techniques
Les techniques chirurgicales de recouvrement des récessions parodontales multiples se divisent en deux groupes. Le premier groupe met en avant la technique du lambeau avancé coronairement modifié par Zucchelli et de Sanctis [3] ; les papilles sont incisées et soulevées pour créer des papilles chirurgicales. Le deuxième groupe comprend les techniques de lambeaux tunnélisés qui ont en commun la préservation des papilles.
En 1994, Allen [4] décrit pour la première fois la technique opératoire du lambeau tunnélisé comme une enveloppe supra-périostée, peu invasive, préservant l’intégrité du corps et du sommet des papilles et assurant ainsi la continuité de la microcirculation gingivale. Les papilles sont séparées de la surface osseuse sous-jacente en épaisseur partielle ou en épaisseur totale dans le cas d’un phénotype gingival fin. Il n’y…