La frénectomie est un geste de chirurgie orale simple dont l’indication doit être judicieusement posée. L’omnipraticien est tout à fait à même de poser le diagnostic et de réaliser l’intervention adéquate, qui consiste en la suppression chirurgicale d’un frein aberrant aboutissant à un déplacement de son insertion. Avant d’envisager ce geste, un certain nombre de facteurs fonctionnels et esthétiques sont à prendre en compte avant et pendant l’intervention.
Au niveau de la cavité buccale, plusieurs types de freins sont retrouvés :
- les freins labiaux médians vestibulaires, maxillaire et mandibulaire ;
- les freins vestibulaires latéraux, au nombre de quatre ;
- le frein lingual, unique.
Ces freins, lorsqu’ils sont hypertrophiques, peuvent provoquer des limitations des mouvements des lèvres et ou de la langue [1,2].
D’un point de vue histologique, la présence de fibres musculaires a longtemps été discutée. Gartner et Schein dans une étude sur pièce anatomique ne retrouvent que 35 % de fibres musculaires. En réalité les freins seraient constitués majoritairement de fibres conjonctives et de fibres oxytalanes [3].
Le frein doit être considéré comme un facteur anatomique pouvant être défavorable en fonction de son insertion ou de sa position [1]. Son excision est essentiellement indiquée pour des raisons orthodontiques et parodontales (fermeture de diastèmes, limitation de mouvement de la langue…).
Lorsque cette intervention est indiquée, le moment doit être convenu entre l’orthodontiste et le chirurgien. En effet, il est préférable de la réaliser lorsque les incisives sont alignées orthodontiquement et que la fermeture de l’espace est imminente ou qu’une fermeture de l’espace partielle a été effectuée, c’est-à-dire pendant le traitement orthodontique [4].
Plus rarement en prothèse adjointe, la présence d’un frein hypertrophique (médian ou latéral) peut être un facteur d’instabilité…