Une fistule est définie comme un canal étroit établissant, au cours d’un processus évolutif pathologique, une communication entre une cavité naturelle et un point de sortie pouvant être une autre cavité, une muqueuse ou la peau. Une fistule externe se draine à la surface du corps au niveau de l’épiderme, tandis qu’une fistule interne se draine dans une autre cavité naturelle. Elle résulte d’un processus infectieux chronique sur plusieurs mois ou années. Pour notre discipline, son étiologie est majoritairement d’origine endodontique à partir d’un foyer infectieux péri-radiculaire. Elle n’aura qu’un seul point de sortie cutané, on parlera alors de fistule borgne.
La fistule se forme afin d’évacuer le pus formé au sein de la LIPOE (lésion inflammatoire périradiculaire d’origine endodontique) au terme d’un processus inflammatoire chronique, donc généralement asymptomatique. Son édification depuis la lésion cheminera entre les divers plans musculaires et loges anatomiques en suivant les zones de moindre résistance. Sa situation d’émergence sur la face pourra donner une indication sur la dent causale. Bien entendu, toutes les LIPOE ne dégénèrent pas en fistule cutanée, elles peuvent régresser à la suite d’un traitement endodontique bien mené, rester cantonnées dans leur espace périradiculaire ou s’évacuer par une fistule muqueuse intrabuccale (fig. 1).
Au niveau épidémiologique, il n’est pas possible à ce jour de définir une catégorie de population qui serait plus sujette aux fistules cutanées d’origine endodontique. Le sexe ou l’âge du patient ne sont pas significatifs. Les localisations au niveau de la face ont été explorées et ont montré une répartition plus importante à la mandibule : selon les études, environ 80 % sont localisées au niveau de l’angle de la mandibule et du menton (fig. 2). Les erreurs diagnostiques sont assez fréquentes (kyste épidermoïde…