Une demande croissante, des risques majorés
Comme pour tout traitement médical, la balance entre les bénéfices attendus et les risques encourus doit rester positive. Les principaux effets iatrogènes des appareils orthodontiques collés sont la gingivite et la déminéralisation de l’émail (fig. 1). Ces atteintes touchent 50 à 70 % des patients traités [3]. Elles sont toutes deux liées à l’accumulation du biofilm bactérien favorisée par les appareils orthodontiques. D’un point de vue qualitatif, le collage des appareils entraîne une augmentation des bactéries agressives Gram + et Gram -, telles que S. Mutans, Lactobacillus spp, P. gingivalis, T. forsythia et T. denticola [4].
De plus, sans traitement précoce, 15 % des patients porteurs d’un appareil dentaire souffriront de lésions irréversibles dues à la déminéralisation et à la gingivite. Sans oublier que 5 à 10 % des patients traités en orthodontie arrêtent le traitement en raison d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire [5]. Dans ce contexte macro-économique, un réel bénéfice devrait être attendu d’une concertation pluriprofessionnelle.
Les stratégies préventives actuelles
Aucune directive n’est actuellement disponible pour les orthodontistes, qui serait destinée à standardiser l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire pendant le traitement.
L’éducation initiale et la motivation à l’hygiène, tout comme le maintien d’un indice de plaque minimal tout au long du traitement orthodontique dépendent de plusieurs facteurs pouvant être regroupés en deux catégories : les mesures pratiques prophylactiques (prescription d’instruments et de produits, détartrage, prise en charge parodontale) et le volet pédagogique (choix de la technique de communication ainsi que du contenu, fréquence et nature des instructions d’hygiène données au patient).
Mesures pédagogiques
Trois méthodes prédominent pour l’éducation thérapeutique des patients.