Les recommandations actuelles de l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD) (2022) [1] en termes d’hygiène orale reposent sur un brossage biquotidien des dents (matin et soir), pendant deux minutes, avec un dentifrice fluoré, et sur l’utilisation, au préalable, de fil dentaire ou brossettes interdentaires. Le dentifrice est reconnu comme un acteur majeur dans l’hygiène bucco-dentaire pour l’élimination de la plaque dentaire ; de plus, en fonction des formulations, certains sont plus spécifiquement indiqués pour la prévention des lésions carieuses alors que d’autres le sont pour la maladie parodontale, l’hypersensibilité dentinaire ou l’halitose par exemple [2].
Ces dernières années, un intérêt croissant a émergé pour les pratiques alternatives de soins bucco-dentaires, en particulier avec les dentifrices « faits maison » (DFM). Cette tendance est motivée par plusieurs facteurs comme la préoccupation concernant les ingrédients chimiques potentiellement nocifs des produits commerciaux, le désir d’adopter un mode de vie plus naturel et écologique en limitant la production industrielle et les déchets d’emballage ainsi que le souhait de faire des économies. Cette tendance n’est pas sans soulever plusieurs questions : les DFM ont-ils la même efficacité que les produits commerciaux ? Sont-ils sans risque d’un point de vue biologique et toxicologique ?
Couteau et coll. ont recensé, dans un premier travail, 84 recettes de DFM, qui a permis d’objectiver plusieurs aspects préoccupants : absence de fluor dans la quasi-totalité des recettes (ingrédient essentiel en cario-prévention primaire et secondaire), présence en quantité importante d’ingrédients abrasifs, absence de conservateurs… [3]. Le présent article propose une mise à jour du recueil de données en systématisant la recherche Internet sur plusieurs moteurs de recherche et en relevant unités de dosage et modes de conservation.