Dans le passé, la gestion des lésions carieuses consistait simplement dans le curetage de lésions cavitaires et leur restauration pour recréer forme, fonction et esthétique. Néanmoins, ce type de traitement centré uniquement sur la lésion carieuse ne permet pas l’arrêt du cycle iatrogène. En 2000, la Fédération Dentaire Internationale (FDI) a publié un article traitant de la Minimal Invasive (MI) Dentistry, ou dentisterie minimalement invasive [1]. La meilleure compréhension du processus carieux et l’amélioration des biomatériaux de restauration, notamment grâce à l’adhésion et à la reminéralisation, ont permis l’abandon des principes de Black au profit d’une approche conservatrice moins délabrante dans le traitement des lésions carieuses. Le patient se retrouve au cœur du traitement et devient un acteur incontournable de sa santé bucco-dentaire.
L’évaluation de son risque carieux (Carie Risk Assessment – CRA) est un prérequis essentiel et la tendance est d’éviter les soins invasifs au profit du traitement précoce des lésions non cavitaires, notamment grâce à leur capacité de reminéralisation. Le traitement des lésions plus avancées doit permettre de préserver un maximum de tissus par le recours à des matériaux adhésifs et bioactifs. Enfin, le contrôle des facteurs de risque et une maintenance appropriée doivent permettre d’éviter l’apparition de nouvelles lésions. Différents concepts de la dentisterie moderne s’attachent à respecter les principes précédemment énoncés de cette dentisterie a minima. Nous exposerons donc ici les principaux concepts et nous verrons comment ceux-ci sont applicables en pratique clinique. Ces concepts s’appliquent en général aux trois niveaux de la dentisterie restauratrice que sont les techniques non invasive, micro-invasive et invasive [2], mais sous contrôle du bioactive dental concept pour le choix des matériaux bioactifs (tableau 1).
Tableau 1. |