Contexte
Le premier objectif du traitement parodontal est de permettre la stabilisation de la parodontite, c’est-à-dire l’amélioration, voire la disparition des symptômes cliniques et l’arrêt de l’évolution destructrice de la maladie. Cet état de stabilité se traduit par la fermeture des poches parodontales et la résolution de l’inflammation [1]. En effet, la persistance de poches supérieures ou égales à 5 mm augmente de façon exponentielle le risque de perte dentaire et, à l’échelle du patient, le risque de progression de la maladie au cours du temps [2, 3].
Le traitement parodontal non chirurgical, qui comprend le contrôle des facteurs de risque locaux et généraux, l’optimisation du contrôle de plaque individuel et l’instrumentation mécanique professionnelle, permet la fermeture d’environ 75 % des poches parodontales [4, 5]. Cependant, moins de la moitié des patients obtiennent un succès thérapeutique complet (fermeture de toutes les poches) après cette étape [6]. La sévérité, l’accessibilité des lésions initiales et la présence de facteurs de risque généraux comme le tabac sont les raisons les plus fréquentes qui expliquent cette réponse incomplète au traitement. Pour traiter les sites persistants, le praticien a le choix entre la réinstrumentation non chirurgicale, avec ou sans adjuvant, et les thérapeutiques chirurgicales. Ces dernières, bien qu’efficaces dans les sites les plus sévères, présentent un certain nombre de contraintes. Pour le patient, elles sont source d’appréhension, de morbidité postopératoire, et augmentent significativement le coût du traitement parodontal [7-9]. Une étude évalue entre 600 et 700 € l’économie pour le patient entre le traitement de parodontites sévères, avec ou sans chirurgie, pour des résultats comparables après 3 ans [10]. Pour le praticien, l’exigence en termes de plateau technique et de compétence peut limiter l’accès à ces thérapeutiques…