Quand la biologie et les matériaux ne font qu’un
La préservation et la régénération des volumes osseux sont des problématiques quotidiennes pour le chirurgien-dentiste. Les pathologies orales conduisent à une destruction tissulaire qui concerne aussi bien les tissus durs que les tissus mous, ce qui constitue un enjeu majeur de reconstruction et de régénération. L’émail dentaire et la dentine peuvent être détruits par la carie [1], mais l’os alvéolaire peut aussi être touché [2,3] et le niveau gingival réduit également en cas de parodontite. La compétition entre les différents types cellulaires pour occuper le site [4], ainsi que la présence d’un grand nombre de bactéries [5,6] dans la cavité orale, compliquent d’autant plus le processus de cicatrisation que le patient peut aussi présenter un système immunitaire affaibli [6].
Dans sa pratique, notamment en chirurgie parodontale, préimplantaire et préprothétique, le chirurgien-dentiste dispose de différents biomatériaux qu’il peut greffer sur les sites touchés [7,8]. Les substituts osseux vont être utilisés dans les procédures de reconstitution du volume osseux alvéolaire, mais les résultats sont inconstants et dépendent du métabolisme et de l’état de santé propre à chaque patient [7,9,10]. Si les substituts osseux permettent donc de répondre en partie à cette problématique, l’utilisation de produits bioactifs en vue de stimuler les mécanismes d’ostéogenèse endogènes de l’hôte sans l’ajout de biomatériaux représente une alternative intéressante.
Les produits bioactifs dérivés du sang peuvent être isolés et/ou mis en forme à partir d’un simple prélèvement sanguin. Ils peuvent n’être constitués que d’une seule molécule, comme les immunoglobulines [11] ou l’albumine [12], ou d’une partie entière de l’échantillon sanguin [13]. La richesse du tissu sanguin en éléments cellulaires, et surtout protéiques (parmi eux, des facteurs de croissance, des cytokines…), offre des perspectives…