Propriétés spécifiques du matériau et possibilités thérapeutiques
Les composites renforcés de fibres (CRFs) sont réputés pour avoir de très bonnes propriétés mécaniques et sont donc utilisés depuis longtemps dans des domaines techniques tels que la construction navale, l’aéronautique, l’automobile et la production d’énergie éolienne [2, 3]. Dans le domaine de la dentisterie, les CRFs ont été mis au point au début des années 1960 pour améliorer les plaques bases des prothèses [4]. Cependant, le problème majeur était l’obtention d’une liaison chimiquement stable entre les fibres et la matrice résineuse qui a nécessité, par la suite, de futurs développements. Ainsi, une combinaison chimique améliorée de la technologie des fibres et de la technologie des composites fut la première étape pour compenser les déficiences mécaniques des matériaux composites classiques à base de méthacrylates comme le retrait de polymérisation, la résistance à la fracture et la friabilité, et permettre un usage durable en odontologie.
Différences spécifiques liées aux matériaux des composites renforcés de fibres
Sur le marché dentaire, il existe de nombreux matériaux CRFs qui se différencient par l’agencement des fibres, le nombre de fibres et les types de fibres, par exemple verres à base de silicates (verre de type E (Electrical Glass), verre de type S (Strength Glass), verre de type R (Resistance-Glass) et fibres de polyéthylène [1] (tableau 1).
Une liaison stable entre la phase organique (matrice résineuse du composite) et la fraction inorganique (fibres) est rendue possible par la silanisation ou par le revêtement plasma des fibres [6]. La matrice composite entourant les fibres silanisées est constituée soit de monomères de diméthacrylate (par exemple bis-GMA, UDMA ou TEGDMA) qui forment, après photopolymérisation un polymère réticulé (CLP matrix) ou deux polymères (par exemple bis-GMA et PMMA) qui forment un réseau semi-interpénétré de polymères (semi-IPN) [6].
Lors d’une mise…