Partie I - Composition, particularités et classification
Les résines composites et les systèmes adhésifs ont révolutionné le domaine de la dentisterie restauratrice en ce qui concerne l’esthétique et la conservation de la substance dentaire, ce qui en fait actuellement les matériaux les plus utilisés en techniques directes tant au niveau du secteur antérieur que postérieur. Tous les ans, plus de 500 millions de restaurations directes sont posées, dont 261 millions en composite [1]. La technique de stratification par couches de composites ne dépassant pas 2 mm est la plus utilisée pour les restaurations postérieures en composite. Lors de la réalisation d’une restauration postérieure en composite, le chirurgien-dentiste doit faire face à plusieurs problèmes liés au matériau et à la technique tels que l’adaptation du composite au fond de la cavité, la gestion des contraintes liées à la rétraction de polymérisation du matériau, l’obtention d’un bon point de contact et la polymérisation adéquate du composite. En sachant que la profondeur moyenne d’une cavité proximale postérieure peut atteindre 7 mm [2], l’obturation de la cavité peut parfois se révéler une tâche fastidieuse.
Le concept de remplissage en monocouche, ou bulk-fill, n’est pas récent. Pendant longtemps, les chirurgiens-dentistes ont manifesté un intérêt pour une technique d’obturation en masse permettant de réduire la durée du traitement ainsi que la rétraction de polymérisation. Plusieurs techniques et systèmes, y compris les composites condensables, dits « packable », ont été testés depuis, mais, jusqu’à présent, aucun n’a montré de résultats satisfaisants [3-5]. Un matériau à base de silorane a même été utilisé, mais sans vraiment faire preuve d’un meilleur comportement clinique que les composites à base de méthacrylate [6].
La mise sur le marché, il y a environ cinq ans, de composites qu’il est théoriquement possible de mettre en place en monocouche de 4 mm, dits…